Mali : LA CEDEAO insiste sur le respect du délai du processus électoral (Médiateur)

 

Goodluck Jonathan a souhaité que les autorités respectent le délai du processus électoral

Bamako, 8 sept (AMAP) Le médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour le Mali, l’ancien président nigérian, Goodluck Jonathan, en visite au Mali, dans le cadre du suivi-évaluation de la Transition au Mali, a souhaité que les autorités respectent le délai du processus électoral.

«L’heure n’est plus aux déclarations, mais aux actions», a déclaré, mardi, à Bamako, Goodluck Jonathan, à la sortie d’une audience avec le chef de l’État, le colonel Assimi Goïta.

Le médiateur de la CEDEAO, au terme de cette énième mission sur la conduite du processus au Mali, l’a inscrite « dans la continuité des efforts de l’organisation sous-régionale pour aider le Mali à sortir de la crise multidimensionnelle » que le pays traverse.

M. Goodluck et sa délégation ont été reçus par le président de la Transition, après avoir écouté le Premier ministre, les regroupements politiques et les acteurs de la société civile.

À cet égard, il a insisté sur la tenue des élections pour que «nous puissions, à la fin de la Transition, au mois de février 2022, avoir un nouveau président démocratiquement élu et un gouvernement en place pour diriger les affaires au Mali». Telle est, selon l’ancien président du Nigeria, la «principale préoccupation de la CEDEAO».

Il a indiqué que la CEDEAO est en phase avec les regroupements politiques et organisations de la société civile du Mali qui ont, tous, souhaité que les élections soient organisées dans le délai.

«Tous sont d’accord avec nous que l’essentiel, aujourd’hui, c’est de pouvoir créer les conditions pour aller aux élections. Cela est la principale préoccupation de tous les acteurs que nous avons pu rencontrer », a déclaré Goodluck Jonathan.

La délégation conduite par le médiateur Goodluck Jonathan a échangé mardi avec le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta

Du 5 au 7 septembre, une mission de médiation de haut niveau de la CEDEAO conduite par l’ancien président du Nigeria, Goodluck Jonathan, a effectué une visite de travail au Mali. Durant son séjour, la mission a rencontré les autorités de la Transition, le corps diplomatique accrédité au Mali, le Comité local de suivi de la Transition ainsi que l’ensemble des parties prenantes du processus transitoire (partis politiques et société civile).

La mission s’inscrit dans le cadre de la mise en application des recommandations issues de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, tenue le 19 juin 2021 à Accra, sur la situation au Mali. Elle avait pour but d’évaluer le processus de Transition et, particulièrement, les progrès dans la préparation des élections prévues en février 2022.

Cela, conformément au délai accordé par la conférence des chefs d’État et de gouvernements de l’organisation sous régionale lors de sa session extraordinaire de septembre 2020. La mission vise, également, à apporter le soutien de la CEDEAO dans la mise en œuvre effective des actions prioritaires inscrites dans le Plan d’action du gouvernement (PAG).

À l’issue de sa visite, la mission de médiation « a félicité le gouvernement pour le calme relatif observé dans le pays depuis la mise en place de la deuxième équipe gouvernementale ». Elle a pris note de la levée des mesures de restriction concernant l’ancien président de la Transition, Bah N’Daw et le Premier ministre Moctar Ouane.

Elle a, aussi, apprécié l’expression renouvelée des autorités transitoires à respecter la période convenue de la Transition devant la communauté internationale.

Toutefois, la mission reste préoccupée par l’insuffisance d’actions concrètes dans la préparation effective du processus électoral. Telles sont les principales recommandations formulées par les émissaires de la CEDEAO au cours d’une conférence de presse qu’ils ont animée mardi dans un hôtel de Bamako.

Dans un communiqué lu par le commissaire aux Affaires politiques, paix et sécurité de la CEDEAO, le général Francis Béhanzin, la mission a rappelé l’importance du respect de la date des élections annoncée « afin de montrer la crédibilité du processus de Transition ».

Les émissaires de l’organisation communautaire ont, aussi, encouragé le gouvernement de Transition « à présenter rapidement » un chronogramme détaillant le calendrier, les réformes et actions prioritaires qu’il urge d’entreprendre pour la tenue des élections présidentielle et législatives.

« Il s’agit, notamment, poursuit le communiqué, du consensus sur le cadre légal devant servir aux élections, la préparation de la liste électorale, le choix de l’organe ou des structures devant conduire les échéances électorales à venir ».

Dans leurs recommandations, les émissaires de l’organisation communautaire invitent « les acteurs sociopolitiques à travailler ensemble dans cette période transitoire afin de garantir la réussite du processus ».

En réitérant l’engagement de la CEDEAO à accompagner le Mali pour une Transition réussie, la médiation appelle les partenaires multi et bilatéraux à continuer de soutenir le processus de Transition, notamment dans le cadre de la préparation des élections.

Interrogés sur la suspension du Mali des instances de la CEDEAO, les conférenciers ont indiqué que la levée de cette décision relève des compétences de la conférence des chefs d’État sur la base des rapports d’évaluation sur le processus de Transition qui doit aboutir à des élections pouvant rétablir l’ordre constitutionnel dans le pays. D’où l’importance de cette mission de haut niveau.

ID/AT/MD (AMAP)