Mali-Burkina Faso : Une nouvelle ère pour la coopération transfrontalière

Bamako, 02 mar (AMAP) Le rapport final du projet intitulé «Dialogue transfrontalier pour des actions favorisant la paix et l’amélioration de la gestion des ressources naturelles à la frontière Mali- Burkina Faso» a été lancé, jeudi dernier, à Bamako.

Le projet a pour objectif de contribuer à la prévention des conflits violents et à l’amélioration de la cohésion sociale pour une meilleure gestion des ressources naturelles ou d’autres facteurs de risque de conflits dans les régions frontalières Mali-Burkina Faso.

Pour la représentante pays d’Interpeace au Mali, Kadiatou Keita, ce projet vise à briser les barrières à la frontière Mali-Burkina Faso. Selon elle, c’est le bornage qui a occasionné les incompréhensions entre les populations. 

Ces dernières estiment que cette opération a créé des mutations de droits sur les espaces et les ressources naturelles jadis contrôlés par elles. «La détérioration rapide de la situation sécuritaire dans la région du Sahel souligne l’urgence et la nécessité d’un dialogue soutenu entre les différentes communautés mais aussi le gouvernement, les autorités locales et certaines minorités culturelles», a expliqué Kadiatou Keita.

Le directeur exécutif de l’Institut malien de recherche-action pour la paix (IMRAP), Alassane Niambélé, a, pour, sa part, indiqué que son organisation et Interpeace Mali-Burkina Faso ont entrepris une recherche participative, de janvier 2020 à décembre 2021, à la frontière des deux pays, « dans le but de déterminer les obstacles liés à la détérioration des relations fraternelles ainsi que les opportunités de cohésion sociale entre peuples ». 

Pour le directeur exécutif de l’IMRAP, cette détérioration serait due à la mauvaise gestion des ressources naturelles entrainant ainsi des incompréhensions.

C’est à cet effet que l’IMRAP et son partenaire Interpeace ont donné l’occasion aux communautés de s’assoir et de discuter afin d’aboutir à des recommandations pertinentes. 

Pour la directrice de la KFW, Silvia Paschke, les conflits communautaires et transfrontaliers constituent un goulot d’étranglement pour la cohésion sociale et un frein au développement économique dans les localités frontalières. « Mais, lorsque les communautés sont impliquées dans la recherche de ces causes, elles sont aptes à proposer des solutions pour favoriser la cohésion, a-t-elle affirmé.

Le représentant du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Brahima Coulibaly, trouve que le lancement de ce rapport ouvre donc une nouvelle ère pour la coopération transfrontalière entre le Mali et le Burkina Faso. «Nous sommes convaincus que la mise en œuvre des recommandations qu’il préconise  permettra de  renforcer la paix, la concorde et la cohésion sociale dans les communes d’intervention du projet», a-t-il ajouté.

AC/MD (AMAP)