Bamako, 2 avr (AMAP) Dans l’univers de la musique mandingue, Madou Sidiki Diabaté brille comme une étoile. Né dans les années 80 à Bamako, ce djeli (griot) de la 71e génération perpétue une lignée de joueurs de kora, instrument emblématique d’Afrique de l’Ouest. Fils du légendaire Sidiki Diabaté, « roi de la kora », et de la griotte Mariam Kouyaté, Madou incarne un héritage millénaire qu’il enrichit d’une créativité audacieuse.
Sur son site officiel, Madou est décrit comme un talent précoce. Dès l’âge de trois ans, la musique s’impose à lui comme une évidence. Madou accompagne sa mère aux cérémonies en jouant du tamani, un petit tambour traditionnel. Un an plus tard, à quatre ans, un ami de son père, Sounkalo, lui offre sa première kora. Sans maître ni contrainte, Madou apprend seul, laissant ses doigts danser sur les 21 cordes avec une aisance instinctive. « Pour moi, la kora est un don fait à ma famille, jouer est naturel », confie-t-il. Cette connexion profonde avec l’instrument se ressent dans chacune de ses notes, où se mêlent la puissance de la tradition et une inventivité résolument moderne. « La kora est un don à ma famille, jouer est naturel », confie-t-il.
À cinq ans, il monte sur scène au Centre culturel français de Bobo-Dioulasso, aux côtés de ses parents. Enfant unique de sa mère et dernier fils de son père, Madou devient rapidement leur compagnon inséparable. À cinq ou six ans, il foule pour la première fois une scène, au Centre culturel français de Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso, aux côtés de ses parents. Ce baptême du feu marque le début d’une vie dédiée à la musique. En 1991, à tout juste dix ans, il traverse l’Atlantique pour son premier voyage en Europe.
Lors du festival Africolor à Paris, il assure en solo la première partie du concert de ses parents, captivant déjà le public par son talent précoce, marquant les débuts d’une carrière exceptionnelle
La disparition de son père en 1996, après un ultime concert commun au Festival Printemps des Cordes à Dakar, est un tournant. Madou, alors adolescent, puise dans cet héritage pour tracer sa propre voie.
Influencé par son défunt frère aîné Toumani Diabaté et son cousin Ballaké Sissoko, il se forme à l’Institut National des Arts de Bamako et devient assistant au Conservatoire Balla Fasséké. Il s’inspire de leurs œuvres sans jamais bénéficier d’un enseignement formel. « J’écoutais leurs cassettes, c’était mon école », raconte-t-il.
TALENT PRECOCE, TRADITION, PIONNIER MODERNE
Formé à l’Institut national des arts (INA) de Bamako, puis assistant de son frère Toumani au Conservatoire Balla Fasséké, Madou Sidiki Diabaté ne se contente pas de préserver la tradition : il la révolutionne. Premier à intégrer pédales d’effets, séquenceurs Yamaha QY et kora MIDI, il repousse les limites de son art. En 1999, ses collaborations avec Kandia Kouyaté et le Ballet malien lancent sa carrière solo. Son premier album éponyme (2006) assoit sa réputation, suivi d’œuvres marquantes comme Mali Latino (2010), suivi d’une discographie riche de plus de dix opus, dont Mali Latino (2010), enregistré chez Real World Studio de Peter Gabriel nominé aux Songlines Awards.
Figure internationale, Madou Sidiki Diabaté n’est pas seulement un griot malien, il est une figure mondiale. Il a donné plus de 2 000 concerts et participé à 200 festivals, du Royal Albert Hall avec Damon Albarn ou London Stadium devant 80 000 spectateurs avec Burna Boy et Salif Keïta. Ses collaborations avec Amadou & Mariam, Tony Allen, Dee Dee Bridgewater ou Tiken Jah Fakoly transcendent genres et frontières.
En 2010, il fonde Madou Sidiki & The Manding Griot Groove, un orchestre fusionnant instruments traditionnels (kora, djembé, sabar) et instruments modernes (guitare, basse, batterie), revisitant et réinventant le répertoire ancien du Manding avec des arrangements novateurs. « Je puise dans la musique de mes ancêtres pour inspirer les générations d’aujourd’hui », explique-t-il.
Malgré son statut de star internationale, Madou reste fidèle à son rôle de griot. Médiateur lors de cérémonies sociales, il incarne une modernité qui n’oublie pas ses racines. Ambassadeur de la culture malienne, il accumule les distinctions : Chevalier des Arts et de la Culture en 2025, prix Kandjoura Coulibaly en 2023, ou encore une nomination aux Songlines Awards pour Griot Jazz (2022).
À Bamako, où il vit toujours, Madou Sidiki Diabaté est une icône pour la nouvelle génération de joueurs de kora, qui s’inspirent de son style unique. Entre tradition et innovation, il continue d’écrire l’histoire d’un instrument millénaire, prouvant que le passé peut résonner avec une vitalité éclatante dans le présent et le monde entier et que l’héritage mandingue est d’une vitalité contemporaine avec Madou Sidiki Diabaté, entre tradition et innovation,
OS/MD (AMAP)