Ces endroits de la capitale deviennent très insalubres pendant la saison des pluies. La faute aux usagers et aux autorités municipales

Par Siguéta Salimata DEMBÉLÉ

Bamako, 15 oct (AMAP) Légumes pourries jetées à même le sol, sacs plastiques, boue, eau stagnante… C’est dans ce mélange nauséabond que des commerçants de certains marchés passent leurs journées. Et que les clients doivent affronter pour s’approvisionner en denrées alimentaires. De nombreuses plaintes se font entendre dans des marchés de la capitale malienne, Bamako, depuis le début de l’hivernage.

Au marché Sougouni coura, selon les usagers, il n’y existe pas d’initiatives concrètes en matière d’assainissement. Les marchands sont alors souvent contraints d’étaler leurs marchandises au milieu des ordures. « La gestion des déchets en cette période d’hivernage constitue un défi majeur », dit Awa Diarra, vendeuse de légumes. D’après elle, les marchands sont obligés de payer eux-mêmes les éboueurs pour faire évacuer les ordures. «Nous cotisons quotidiennement 100 Fcfa chacun pour l’évacuation des déchets. Ma voisine, elle seule, dépense souvent 15 000 Fcfa pour avoir des tricyclistes afin de se débarrasser des siennes», fait-elle savoir. Et cette situation dure depuis une décennie.

Même réalité au marché de Kabalabougou. Ici, vendeuses et ménagères déplorent l’insalubrité du marché. Interrogée, Kadiatou Kéïta, vendeuse de légumes frais, affirme que les conditions du marché se sont détériorées au cours des dernières années.

Pour faire face à la situation, nos interlocuteurs invitent les autorités à prendre des dispositions pouvant garantir l’assainissement des marchés pendant les saisons pluviales prochaines. «Tous ces déchets que vous voyez ne proviennent pas du marché. 50% de ces déchets viennent des ménages riverains. Cela crée des tensions», regrette Mme Cissé, assise devant sa boutique.

Soutenant les propos de nos précédentes interlocutrices, Abdoulaye Cissé, président du Collectif national des marchés du Mali (CNAM-Mali), confirme qu’il y a plusieurs années que l’insalubrité persiste dans les marchés. Se prononçant particulièrement sur le cas du marché Sougouni coura, où il a sa boutique, il déplore le manque de dépotoirs. Ce qui explique le fait que les commerçant collectent individuellement leurs déchets et payent aux éboueurs jusqu’à 2 000 Fcfa pour les faire ramasser. «L’assainissement des marchés ne fait pas, en principe, partie de notre mission. Mais avec la situation actuelle des marchés, nous faisons ce que nous pouvons», ajoute-t-il.

Le président de l’Association «Sugu Dieya Ton», Moussa Traoré Bill, soutient également que pendant l’hivernage, de nombreuses activités sont menées au niveau des marchés pour l’assainissement et la protection de l’environnement des marchés de Bamako.

Son regroupement organise régulièrement des campagnes de nettoyage en collaboration avec les commerçants et les collectivités locales. « Ces campagnes, poursuit-il, incluent le ramassage des ordures, la désinfection des lieux de vente et la sensibilisation des commerçants et des clients aux bonnes pratiques d’hygiène et de gestion des déchets. « Nous fournissons également des équipements comme des poubelles et des kits de nettoyage pour faciliter l’entretien quotidien des marchés », précise notre interlocuteur.

SSD/MD (AMAP)