Bamako, 1er oct (AMAP) Une mission d’inspection du Bureau du vérificateur général (BVG) a permis de déceler des irrégularités financières à l’Office des produits agricoles du Mali (OPAM) d’un montant total s’élevant à 830,4 millions de Fcfa.

Les documents ont été transmis par le Vérificateur général au président de la Section des Comptes de la Cour suprême et au procureur de la République près le Tribunal de Grande instance de la Commune III du District de Bamako, chargé du Pôle économique et financier.

Les investigations ont concerné l’examen des dépenses de fonctionnement, d’investissement et des achats de céréales ainsi que les recettes de location de magasins, de ventes de sacs vides, de ventes de céréales et des dépôts à terme au titre des exercices 2016, 2017, 2018 et 2019, au 31 août.

Les dossiers se rapportent, de façon détaillée, à la non application des procédures de recouvrement des frais de location des magasins pour un montant de 60,9 millions de Fcfa. L’OPAM a livré des sacs non conformes pour un montant de 8,5 millions de Fcfa, selon le rapport d’inspection.

Le Vérificateur général a dénoncé, aussi, la non application des pénalités de retard sur des contrats pour un montant de 26,2 millions de Fcfa. Il a attiré l’attention de la justice sur le non reversement des recettes issues de la vente du Stock national de sécurité pour un montant de 734,7 millions de Fcfa.

L’OPAM a été créé en 1965 par une loi abrogée et remplacée par une autre du 20 mars 1982. Une dernière loi, du 26 décembre 1988, a aussi modifié l’article 2 de la loi du 20 mars 1982. Ainsi, après ces réformes institutionnelles et organisationnelles, l’OPAM a comme missions principales de : constituer, gérer et conserver un Stock national de sécurité permettant d’intervenir, en cas de besoins, sur toute l’étendue du territoire national ; assurer l’approvisionnement des zones déficitaires sur la base d’un plan national de ravitaillement ; gérer et distribuer les aides alimentaires en céréales dans le cadre des conventions conclues avec les partenaires.

Le Mali est confronté, depuis quelques années, à une grave crise sécuritaire qui continue d’affecter les zones de production céréalières, exposant davantage les populations à une insécurité alimentaire, souvent sévère.

Selon les résultats de l’Enquête nationale sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle (ENSAN) de septembre 2018, quelque 19,1% des ménages sont exposés à l’insécurité alimentaire en 2017 dont 2,6% de cas sévère.

L’Etat malien dépense, pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations, plus de 154 milliards de Fcfa par an. Ce montant inclut les subventions apportées à la campagne agricole, l’importation de riz, de lait et de poissons, les débours de l’Etat et les contributions financières directes, selon les indicateurs donnés dans la Politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PNSAN) du Mali.

Ainsi, du 1er janvier 2016 au 30 juin 2019, le montant total des dépenses effectuées par l’OPAM s’élève-t-il à 10,362 milliards de Fcfa, contre des recettes réalisées à hauteur de 10,127 milliards de Fcfa.

CMT/MD (AMAP)