Bamako, 8 sept (AMAP) Le ministère de l’Économie et des Finances a eu, lundi, à Bamako, avec le Patronat, une rencontre de présentation et d’échanges sur la vision « Mali Kura Netaasira ka ben san 2063 ma » et de la Stratégie nationale pour l’émergence et le développement durable (SNEDD) 2024-2033.
« Cette rencontre est un exercice de dialogue et de transparence destiné à écouter, enrichir et partager un document qui engage la nation pour les quarante prochaines années », a déclaré le ministre de l’Économie et des Finances, Alhousseyni Sanou.
Il a expliqué que l’ambition est de doter le Mali d’une trajectoire claire vers l’émergence, avec une croissance annuelle visée de 10 % à l’horizon 2063. Selon lui, « il s’agit de construire une stratégie fondée sur nos potentialités, nos ressources humaines et un leadership politique fort ».
Les équipes techniques ont présenté trois scénarios de prospective, dont un scénario volontariste axé sur la transformation structurelle, l’industrialisation progressive et l’investissement massif dans le capital humain. La SNEDD (2024-2033), première phase de mise en œuvre, repose sur cinq axes : la souveraineté et la paix, la réforme de la gouvernance, la transformation économique, le développement du capital humain et la résilience environnementale.
Diakaridia Dembélé, coordinateur de la cellule technique du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, a précisé que la stratégie s’articule autour de projets intégrateurs touchant l’agriculture, l’énergie, les infrastructures, le secteur minier et les services sociaux de base. « L’enjeu est de créer des opportunités d’emploi pour la jeunesse et d’assurer une croissance inclusive », a-t-il souligné.
Pour le président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), Mossadeck Bally, l’adhésion du secteur privé est acquise, mais plusieurs défis demeurent. Selon lui, la mobilisation de près de 6 000 milliards de FCFA par an pour la première décennie nécessitera une combinaison entre ressources internes, investissements directs étrangers, financements concessionnels et partenariats public-privé (PPP). « Beaucoup de projets structurants peuvent être financés par des PPP, mais la loi actuelle doit être révisée car elle n’a permis de concrétiser que deux projets en dix ans », a-t-il rappelé.
M. Bally a également insisté sur la nécessité d’améliorer la fiscalité, en particulier la fiscalisation du foncier, considérée comme « une mine fiscale encore inexploitée ». Les opérateurs économiques ont aussi plaidé pour un meilleur climat des affaires, la sécurisation des investissements et une plus grande harmonie entre l’administration publique et le secteur privé.
« La réussite de Mali 2063 dépendra de la confiance entre l’administration et le secteur privé. Sans cela, ce document restera un rêve, mais avec cette confiance, il peut transformer l’avenir de nos enfants », a affirmé M. Bally.
Cette rencontre s’inscrit dans une série de consultations nationales initiées par le ministère afin d’impliquer toutes les composantes du pays- État, patronat, société civile et partenaires techniques et financiers – dans la mise en œuvre de la vision Mali 2063.
OS/MD (AMAP)