Le Mali mise la coopération public-privé pour stimuler l’économie et répondre aux besoins fondamentaux

Bamako, 29 mai (AMAP) Le Premier ministre, le général de Division Abdoulaye Maïga, a présidé, ce jeudi, à la Primature, la sixième réunion mensuelle de concertation entre les secteurs public et privé dont il a souligné l’importance  pour répondre aux préoccupations des acteurs économiques et sociaux, a constaté l’AMAP.

« Notre objectif est de nouer un partenariat fécond entre les secteurs public et privé pour une prise en charge effective des préoccupations de chaque partie prenante », a déclaré le Chef du gouvernement. Le Premier ministre a salué l’engagement des participants, notant que leur présence massive témoigne de « l’intérêt grandissant pour la nouvelle dynamique créée ».

Cette rencontre, visant à consolider le partenariat pour le développement économique et social du Mali, a permis d’évaluer les avancées des plans d’action et d’aborder les défis structurels, notamment en matière d’investissement et d’infrastructures.

Depuis sa création, ce cadre a permis des avancées significatives : sept des quatorze mesures du plan d’action pour les besoins fondamentaux des populations sont exécutées, quatre sont en cours, et trois restent en attente. Par ailleurs, un plan de réformes structurelles de l’économie a été adopté, et les préoccupations du secteur privé sont prises en compte par les ministères concernés.

PRIORITES AUX BESOINS  ET A LA CROISSANCE ECONOMIQUE – Le général Maïga a appelé à maintenir cette dynamique pour atteindre les objectifs fixés par le président de la Transition, le général d’Armée Assimi Goïta, notamment dans la satisfaction des besoins élémentaires et l’apaisement du climat social. « Je vous exhorte à un examen approfondi et à des débats ouverts, dans un esprit de fraternité et de respect mutuel », a-t-il insisté, soulignant l’importance d’une croissance économique durable et réductrice de pauvreté.

Le Premier ministre a également réitéré l’appel aux acteurs du secteur privé pour garantir l’approvisionnement en denrées de première nécessité, en intrants agricoles de qualité, et pour faciliter la libre circulation des personnes et des biens au sein de la Confédération des États de l’AES.

Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, a mis en lumière les obstacles à l’investissement, notamment les coûts élevés de l’électricité et les insuffisances des infrastructures de base. « Le coût de l’électricité explose les charges d’exploitation des usines, qui fonctionnent souvent sur des groupes électrogènes », a-t-il expliqué. Il a illustré ses propos par l’exemple du secteur du ciment, où ramener le prix de la tonne en dessous de 90 000 Fcfa mettrait en péril les unités de production.« Sans infrastructures de base et des réformes structurelles, il sera très compliqué d’attirer les investissements », a-t-il ajouté.

Moassadeck Bally, président du Conseil national du patronat malien (CNPM), a abondé dans ce sens, pointant le manque d’énergie comme un frein majeur. « Certains investisseurs, comme Diamond Ciment Mali, passent au solaire, mais les fours à clinker ne peuvent pas fonctionner ainsi », a-t-il déclaré, exprimant ses doutes sur une baisse des prix du ciment face à ces contraintes.

Le ministre Diallo a insisté sur la nécessité de réformes structurelles pour améliorer le climat des affaires, renforcer la base productive et favoriser les investissements. « Ces réformes, proposées par le secteur privé et intégrées dans une matrice, permettront de consolider l’économie pour une émergence du Mali dans les cinq à dix prochaines années », a-t-il affirmé. Il a également évoqué des mesures souveraines, comme l’interdiction d’exporter certaines matières premières agricoles (arachides, soja, sésame) pour garantir leur disponibilité aux industries locales.

Le Premier ministre a conclu en saluant l’adoption unanime par le Conseil national de Transition du Plan d’action du gouvernement 2025-2026.

OS/MD (AMAP)