Le gouvernement malien récuse le statut de porte-plume de la France au Conseil de sécurité (officiel)

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop au Conseil de sécurité (Archives)

Bamako, 03 mar (AMAP) Le gouvernement malien a récusé, officiellement, le statut de porte-plume de la France sur toutes questions examinées par le Conseil de sécurité concernant le Mali, indique une correspondance adressée, mercredi, au président du Conseil de sécurité des Nations, le représentant permanent du Mozambique, Pedro Comissário Afonso.

Dans cette lettre signée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, Bamako accuse Paris d’ « actes hostiles, notamment la violation de (son) espace aérien par des aéronefs des Forces françaises.»

Selon nos sources, cette décision intervient parce qu’au regard de la tension diplomatique entre les deux pays, l’ancienne puissance coloniale « ’a plus la confiance des autorités maliennes. Paris n’est plus crédible pour traiter convenablement les dossiers du Mali. »

La correspondance du Mali amènera le Conseil de sécurité à choisir un autre porte-plume pour le dossier Mali. Et le pays aura la latitude d’accepter ou de récuser le nouveau porte-plume qui sera désigné.

Le statut de porte-plume est dévolu généralement aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité.

Le ministre Diop rappelle que par communiqués en date du 12 janvier 2022 et du 26 avril 2022, le gouvernement du Mali a alerté « l’opinion publique nationale et internationale » sur ces actes hostiles.

Il ajoute que « ces alertes publiques ont été suivies, le 15 août 2022, d’une lettre par laquelle le gouvernement portait plainte auprès de Conseil de sécurité pour actes d’agression, de violation de notre espace aérien, de subversion et de déstabilisation. »

« Au regard de la gravité de ces faits, qui pour le moins interrogent sur l’objectivité et l’impartialité de la République française et, en attendant la tenue de la réunion spéciale du Conseil de sécurité sollicitée par le Mali, le gouvernement de la République du Mali, par la présente correspondance, récuse officiellement le statut de porte-plume de la France sur toutes questions examinées par le Conseil de sécurité concernant le Mali », écrit Abdoulaye Diop.

Depuis l’inscription de la situation du Mali à l’agenda du Conseil de sécurité, conformément à sa résolution 2085 du 20 décembre 2012, « la France a toujours porté la plume sur toutes les questions concernant le Mali devant cet auguste organe », rappelle le chef de la diplomatie malienne.

Ces questions comprennent, aussi, l’initiative et le portage des projets de résolutions relatifs au mandat de la Mission multinationale intégrée pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) ou au régime de sanctions concernant le Mali.

SS/MD (AMAP)