Bamako, 17 avr (AMAP) Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé, mercredi 16 avril 2025, un décaissement de 129 millions de dollars (environ 74 milliards de FCFA) au titre de la Facilité de crédit rapide (FCR) pour aider le Mali à répondre aux besoins urgents causés par les inondations dévastatrices de 2024, annonce un communiqué du FMI.
Ce financement d’urgence, assorti d’un programme de référence de 11 mois, vise à renforcer la stabilité macroéconomique et à protéger les populations vulnérables dans un contexte de crises multiples.
« Le Mali a subi des chocs économiques majeurs en 2024. Après une vague de chaleur sans précédent en avril, des inondations extrêmes, d’une ampleur d’une sur cinquante ans, ont frappé le pays au second semestre », a déclaré M. Kenji Okamura, directeur général adjoint du FMI et président du conseil d’administration. Il a ajouté que « l’aggravation des risques sécuritaires, la baisse de la production d’or, les coupures d’électricité fréquentes et un rééquilibrage budgétaire plus marqué que prévu ont pesé sur la croissance ».
Les inondations de 2024 ont causé des dégâts considérables aux infrastructures publiques, à l’agriculture et aux moyens de subsistance, exacerbant l’insécurité alimentaire et les déplacements internes. « Ce financement d’urgence aidera à répondre aux besoins urgents de la balance des paiements, notamment pour financer l’importation de produits essentiels et la réhabilitation des infrastructures critiques », a précisé M. Okamura.
Dans le cadre du programme de référence de 11 mois, les autorités maliennes se sont engagées à renforcer la gouvernance budgétaire et la transparence dans l’utilisation des fonds. « Ces mesures visent à garantir une utilisation efficiente des ressources et à rétablir la crédibilité auprès des partenaires au développement », a souligné le responsable du FMI. Les réformes incluent l’élargissement de l’assiette fiscale, le renforcement de l’administration des douanes et une meilleure surveillance des entreprises publiques, notamment Énergie du Mali (EDM).
Le Mali fait face à des défis persistants, incluant une crise sécuritaire, une insécurité alimentaire généralisée et des restrictions financières aggravées par les récentes annonces de réduction de l’aide publique au développement. Le programme prévoit également un plan transparent pour apurer les arriérés intérieurs et extérieurs, tout en protégeant les ménages vulnérables via un renforcement des filets de protection sociale.
« Malgré un risque de surendettement modéré, les autorités doivent maintenir la discipline budgétaire et améliorer la rentabilité des entreprises publiques pour assurer la stabilité macroéconomique et stimuler la croissance à moyen terme », a conclu M. Okamura.
Ce décaissement, salué par les autorités maliennes, marque une étape cruciale pour atténuer les impacts des chocs exogènes et poser les bases d’une résilience économique accrue.
OS/MD (AMAP)