Bamako, 12 novembre (AMAP) Le commissaire à la sécurité alimentaire, Kassoum Denon, a demandé, lundi, à la première session du Cadre harmonisé d’analyse et d’identification des populations en insécurité alimentaire, au titre de la campagne agricole 2019-2020, un ciblage très strict des populations dans le besoin, a constaté l’AMAP.

Intervenant lors des travaux, qui ont démarré, sous sa présidence, à l’Institut national en santé publique (INSP), en présence des représentants du Programme alimentaire mondial (PAM), Aliou Diongué, et du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), Hector Sedar Houssou, M. Denon a requis de « cibler, sans complaisance les populations les plus vulnérables et proposer les réponses les mieux appropriées ».

Le cadre harmonisé est l’outil d’harmonisation des méthodologies d’analyse et d’identification des populations en insécurité alimentaire aiguë. Consensuel et fédérateur, il est réalisé et renseigné, principalement, à partir des informations issues des différentes enquêtes d’évaluation de la situation alimentaire et nutritionnelle réalisées à travers le pays.

Selon le commissaire à la sécurité alimentaire, sa réalisation implique, entre autres, l’expertise classique de la situation alimentaire, l’analyse de l’économie des ménages, l’enquête nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Si les résultats de la campagne agro-sylvo-pastorale 2019-2020 sont les facteurs contributifs les plus déterminants pour l’évaluation de la situation alimentaire, les informations concernant celle-ci sont, plutôt, bonnes globalement. Selon Kassoum Denon, « elles font état d’une pluviométrie, globalement, suffisante pour les cultures, malgré un démarrage tardif par endroits (provoquant des inondations localisées à travers le pays), d’une crue normale favorable aux cultures de riz de submersion libre et contrôlée et la production halieutique ».

Ces facteurs, Poursuit M. Denon, « ont impacté, favorablement, les perspectives de récoltes qui s’annoncent moyennes à bonnes » dans le pays. « Sur le plan pastoral, pour la deuxième année consécutive, la biomasse est abondante dans le pays, excepté le Sahel occidental de la Région de Kayes où un déficit important a été enregistré », a-t-il averti avant exprimer la reconnaissance du Mali à tous ses partenaires techniques et financiers.

Pour Aliou Diongué, des efforts très importants ont été déployés par l’Etat et ses partenaires pour améliorer les systèmes d’information et les analyses, tout en renforçant les capacités des experts en sécurité alimentaire et nutritionnelle afin de garantir la fiabilité des résultats du cadre harmonisé. Les analyses, les plus récentes, ont montré une amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour cette campagne par rapport aux années précédentes, grâce à une bonne campagne agro-sylvo-pastorale. « Cependant, s’empresse-t-il de remarquer, la situation alimentaire et nutritionnelle reste toujours une préoccupation majeure au Mali, certaines régions et cercles étant plus touchées que d’autres ». Cela est du, selon lui, « à une mauvaise répartition spatio-temporelle des pluies et l’insécurité qui touche les Régions du Nord et du Centre du pays ».

KD/MD (AMAP)