Le Code Craft, un rempart contre le Travail des enfants dans l’orpaillage 

L’appropriation par les acteurs locaux du Code Craft permettra de répondre aux exigences sur le marché international de l’or, notamment celui de l’UE 

Par Makan SISSOKO

Bamako, 15 juin (AMAP) – Solidaridad west africa (SWA), une organisation internationale de la société civile, a organisé, lundi dernier, à Bamako, un atelier sur le thème : «Engagement des parties prenantes sur le Code pour l’atténuation des risques dans l’activité minière artisanale et à petite échelle, s’engageant dans un commerce formel et transparent (Code Craft)». 

Cette organisation promeut la production durable, la sécurité alimentaire et les modèles de services robustes des Petites et moyennes entreprises (PME) rurales dans les chaines d’approvisionnement du cacao, du palmier à huile, du coton, de l’aquaculture et de l’or en Afrique de l’Ouest. Son bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest est basé au Ghana, avec des programmes opérationnels au Nigéria, en Côte d’Ivoire, au Cameroun et au Liberia.

Organisée en collaboration avec l’Organisation internationale du travail (OIT), cet atelier s’inscrivait dans le cadre du projet régional : Accélérer l’action pour l’élimination du travail des enfants dans les chaines d’approvisionnement en Afrique (Accel Africa), mis en œuvre par l’OIT grâce à un financement du ministère néerlandais des Affaires étrangères. 

Le travail des enfants est un gros défi du point de vue de son élimination dans les chaines d’approvisionnement de l’orpaillage en Afrique

La rencontre d’un jour a regroupé les acteurs du secteur minier sur l’engagement du secteur privé. Le but était de former les acteurs nationaux sur la chaine d’approvisionnement de l’orpaillage sur le Code Craft. Cela en mettant l’accent sur les risques liés au travail des enfants avec en perspective l’émergence des partenariats public-privé. La finalité étant de soutenir l’élimination du travail des enfants dans le secteur de l’Exploitation minière artisanale à petite échelle (EMAPE) au Mali.

Pour y arriver le projet entend s’attaquer aux causes profondes de ce fléau en accélérant son élimination en Afrique. Des actions ciblées seront mises en œuvre dans les chaines d’approvisionnement sélectionnées en Côte d’Ivoire (cacao, extraction d’or), en Égypte (coton), au Malawi (café et thé), au Mali (extraction d’or et coton), au Nigeria (cacao, extraction d’or) et en Ouganda (café et thé). 

C’est dans cette optique que SWA Côte d’Ivoire a été engagée par l’OIT pour la mise en œuvre du Code Craft et des processus de diligence raisonnable dans le secteur de l’exploitation minière artisanale à petite échelle de l’or (EMAPE)  au Nigéria, au Mali et en Côte d’Ivoire. «Dans le cadre de ce projet, nous avons signé un accord d’exécution avec l’OIT pour pouvoir travailler sur un projet qui vise à implémenter le Code Craft dans l’exploitation arsenal de l’or au Mali», a expliqué son représentant pays en Côte d’Ivoire, Amadou Cissé.

« Pour ce faire, l’organisation va former les acteurs nationaux dans la chaine d’approvisionnement de l’orpaillage sur le Code Craft », a précisé M. Cissé. « Ce qui leur permettra, selon lui, de pouvoir répondre à un certain nombre d’exigences sur le marché international de l’or, notamment celui de l’Union européenne (UE) qui a mis en place un certain nombre de règlementations appelées ‘Les devoirs de diligences’. Il s’agit, notamment, des exigences sociale, environnementale et économique pour pouvoir faire du business avec l’UE. «À travers l’implémentation de ce Code Craft, on arrive à répondre à ces besoins de diligences au niveau de l’UE et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) », a expliqué Amadou Cissé.  

Cette phase de transfert de connaissances aux acteurs locaux, qui dure six mois, vise à les outiller afin de former, à leur tour, tous les artisans miniers. «Nous allons former une institution qui formera les acteurs pour que ce Code Craft puisse être disséminé dans l’ensemble des chaînes de valeur pour qu’on aille vers la formalisation des Petites entreprises minières au Mali», a-t-il indiqué.

Le conseiller technique au ministère malien des Mines, de l’Énergie et de l’Eau, chargé des questions minières, Lassana Guindo, a expliqué que le travail des enfants est un gros défi qui figure dans les priorités de son département. « Il y a deux ans, lors de l’élaboration du nouveau Code minier, nous avons fait une mention spéciale pour l’interdiction du travail des enfants dans les sites d’orpaillages», a rappelé M. Guindo. Il a ajouté que cet atelier permettra la mise en place d’une stratégie rigoureuse de lutte contre le travail des enfants.

MS/MD (AMAP)