La Grande muraille verte : Une 10 session du Conseil des ministres stratégique à Bamako

Bamako, 26 juin (AMAP) La 10è session ordinaire du Conseil des ministres de l’Agence panafricaine de la grande muraille verte (APGMV) tenue, jeudi, au Centre international de conférences de Bamako (CICB) revêt une importance stratégique, marquant une étape décisive pour adopter les principaux documents de planification et de gestion de l’Agence, a annoncé le premier ministre du Mali, le général de division Abdoulaye Maïga, qui a présidé l’ouverture des travaux.

Cette session devra aussi apprécier l’état d’avancement du processus de recrutement du nouveau secrétaire exécutif et faire le point sur les contributions des États membres. À cela s’ajoutent l’examen de la nouvelle stratégie continentale de la Grande muraille verte (GMV), les discussions des modalités de construction du futur siège de l’Agence à Nouakchott (Mauritanie) et la préparation, dans les meilleures conditions, de la prochaine conférence des chefs d’État et de gouvernement, prévue ici même au Mali, à partir du 25 octobre 2025.

Le Mali assure la présidence en exercice de cette initiative d’envergure continentale, fondée sur une vision partagée de résilience, de durabilité et de prospérité pour les territoires sahélo-sahariens.

Elle vise à lutter contre la désertification, la dégradation des terres et la pauvreté à travers la création d’une ceinture verte de 8 000 km de long et 15 km de large, s’étendant du Sénégal à Djibouti.

Le premier ministre malien a fait savoir que depuis sa création, l’APGMV incarne une ambition collective de restaurer les écosystèmes dégradés, renforcer la résilience des communautés rurales et construire une économie verte inclusive dans notre espace sahélien. Elle est l’engagement commun d’inverser le processus de dégradation des terres en vue d’atteindre la neutralité en termes de dégradation des terres.

Selon le général de Division Abdoulaye Maïga, pour matérialiser cet engagement, les chefs d’État ont créé, le 17 juin 2010, à N’Djamena, au Tchad, cette Agence panafricaine sous l’égide de l’Union africaine (UA).

Le chef du gouvernement a dit que le Mali, « conscient des responsabilités qui lui incombent, réaffirme son engagement à œuvrer pour une Grande Muraille Verte plus performante, plus inclusive et davantage orientée vers des résultats concrets, au bénéfice direct de nos populations. »

Et d’ajouter qu’au delà des enjeux environnementaux, « cette initiative constitue un véritable corridor écologique et socio-économique en Afrique, une source d’inspiration mondiale pour d’autres initiatives de régénération écologique. »

Il a, enfin, souhaité que cette session contribue de manière décisive à consolider les actions collectives, à affiner les visions stratégiques et à renforcer la coopération, dans l’intérêt supérieur des peuples.

Pour le représentant des Partenaires techniques et financiers et représentant-résident du PNUD, Malaye Diop, les États africains subissent régulièrement les conséquences du changement climatiques, notamment la sécheresse, les inondations et autres dégâts naturels.

« La Grande muraille verte lutte pour relever ces défis », a dit M. Diop. Il a salué le leadership des États africains qui se sont mobilisés pour cette initiative panafricaine et a réitéré « le dévouement des partenaires financiers à ne ménager aucun effort pour aider les pays membres de cette initiative. »

De son côté, le ministre sénégalais de l’Environnement, Daouda Ngom, a expliqué que la Grande muraille verte n’est pas seulement une barrière contre la désertification, « mais une stratégie géopolitique économique, sociale et écologique pour l’Afrique. »

Le ministre sénégalais a fait remarquer que la Grande muraille verte « est comme le levier de la souveraineté écologique et économique en reconnectant les territoires et en formant les nouvelles générations. »

Il a remercié les autorités maliennes pour l’organisation de cette rencontre et réitéré l’engagement du gouvernement sénégalais à jouer pleinement son rôle dans la redynamisation de l’initiative Grande muraille verte.

Quant à la ministre de l’Environnement de la Mauritanie, Mme Messoude Baham Mohamed Lagdhaf, elle a trouvé que l’initiative de la GMV est « l’expression d’une identité sahélo saharienne partagée symbolisant la résilience de nos peuples et la volonté commune de faire face ensemble aux défis de changement climatique, de la désertification et de la pauvreté. »

« Elle incarne une ambition panafricaine profondément enracinée dans l’histoire, la géographie, l’aspiration légitime des communautés du Sahel », a dit la ministre de l’Environnement de la Mauritanie. Elle a expliqué que cette session intervient dans un contexte particulier, après la session extraordinaire tenue à Dakar, en février dernier, avec la participation active de tous les pays membres de l’Agence, des avancées notables ont été enregistrées.

Elle a ajouté que la Mauritanie a fait de la lutte contre la désertification, la restauration des terres dégradées et l’adaptation au changement climatique, une priorité majeure du développement durable.

À cet égard, l’initiative de la GMV constitue un levier stratégique, fondamental de la transformation du territoire, la promotion d’une économie verte inclusive et la prévention d’opportunité durable au bénéfice des populations.

L’ouverture des travaux a noté la présence du ministre malien de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mme Doumbia Mariam Tangara et le secrétaire exécutif de l’APGMV, Dr. Brahim Said.

NK/MD (AMAP)