Koulikoro, 3 sept (AMAP) Les participants à l’espace d’échanges sur les alternatives participatives et décentralisées de la prévention et de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite sensible au genre, tenu du 3 au 4 septembre, à la Maison de la femme de Koulikoro, ont recommandé d’afficher les prix et tarifs des prestations au niveau des services publics.
Ils ont, aussi, demandé de « mettre des boîtes à suggestions au niveau des services publics, renforcer la sensibilisation des populations sur le lien entre genre et la corruption, mener auprès des usagers des enquêtes ponctuelles sur la gestion et le fonctionnement des services publics. » Tout comme « insister sur la protection des dénonciateurs, organiser des espaces d’échanges sur la corruption et l’enrichissement illicite à l’endroit de tous. »
Ces échanges ont été organisés dans le cadre du Projet de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite phase 2 (LUCCEI 2) financé par le Royaume des Pays-Bas et l’ambassade royale du Danemark.
Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), afin d’appuyer la participation des hommes et des femmes à la prévention et la lutte contre la corruption, a initié, en partenariat avec le ministère de la Refondation de l’État, celui de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille ainsi que la Coalition des organisations de la société civile pour la lutte contre la corruption et la pauvreté, cet espace d’échanges entre les autorités administratives, les hommes, femmes, jeunes, organisations de la Société civile, représentants du secteur privés et médias ces discussions sur les alternatives participatives et décentralisées de la prévention et de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite sensible au genre.
Selon le président de la Coalition des organisations de la société civile pour la lutte contre la corruption et la pauvreté (COSLCCP), Ahmed Sékou Diallo, « ces espaces d’échanges engagerons la discussion au sein des communautés et aborderont spécifiquement les questions de genre, de corruption et celles de Violences basées sur le genre que les femmes et les différentes couches vulnérables subissent dans l’accès aux services sociaux de base à tous les niveaux ».
« Ils permettront, aussi, de savoir comment les cas de corruption sont traitées dans les sphères publiques, selon les localités, quel type de corruption touche le plus les hommes et les femmes, comment contribuer à la prévention et à la lutte contre le fléau, quels sont les mécanismes de dénonciation et de plaintes ? »
Et, également, de connaître le système de communication et de suivi des dénonciations et plaintes, les mesures de protection contre les représailles, le rôle et la responsabilité des acteurs, les mesures pour une lutte décentralisée et participative de la corruption et les cas de détournement, l’importance de la déclaration des biens
Le directeur de cabinet, Mohammar Haïdara, représentant le gouverneur de la Région, qui a présidé l’ouverture des travaux, s’est réjoui de l’initiative du PNUD et de ses partenaires qui « mérite pleinement notre accompagnement car, elle s’inscrit en droite ligne dans les trois principes qui guident les relations de coopération du Mali.»
Selon le directeur de cabinet, le gouvernement du Mali a toujours inscrit la lutte contre la corruption parmi ses priorités comme en témoigne l’adoption de la SNLCC, l’opérationnalisation de l’Observatoire national de lutte contre la corruption ainsi que l’adoption du nouveau Code pénal et du procédure pénale intégrant des dispositions innovantes pour la protection des dénonciateurs.
La représentante du PNUD, porte-parole des partenaires de mise œuvre, Aminata Mariko , s’est réjouie « de voir tous unis pour convenir ensemble comm
ent, en tant que Société civile ou citoyen malien, nous pouvons contribuer, non seulement à la prévention mais, aussi, à la lutte contre la corruption. » « Cet espace, c’est pour présenter ensemble des approches, des techniques et aussi les moyens », a-t-elle continué.
Selon elle, l’activité du jour est un début. Elle annonce un processus qui continuera tout au long du Projet d’appui à la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite dans lequel le PNUD et ses partenaires interviennent sur la 2e phase qui couvre 5 Régions du Mali : Ségou, Mopti (Centre), Bougouni, Sikasso (Sud), Koulikoro et le district de Bamako.
Et de d’espérer qu’à la fin de cette session, « nous aurons défini comment nous allons encore soutenir les efforts des autorités du Mali, car le gouvernement a déjà, avec les partenaires, adopté une stratégie de lutte contre le fléau.
Selon de récentes enquêtes, notamment, sur l’indice de perception de la corruption 2024 de Transparency international (TI), le Mali se place à la 135e place sur 180 et selon les tendances relevées par les données du Mali-Mètre 2025, « la situation de la corruption a connu une certaine amélioration dû aux efforts du gouvernement et ses partenaires soit 24,3% très élevée et 33,4% élevée contre 43% très élevée et 39% élevée en 2022. »
Selon la même source, dans le Rapport de l’enquête d’opinion « Que pensent les Maliens ? », sur un total de 2 220 réponses 33,6% de femmes contre 51,5% des hommes connaissent le bureau du Vérificateur général, 30,1% des femmes contre 16,0% des hommes connaissent l’OCLEI, 18,8% de femmes contre 23,3 des hommes connaissent le Contrôle général des services publics, 0,7 % des femmes contre 3,1% d’hommes connaissent le Pôle nationale économique et financier et 50,0% de femmes contre 32,1% des hommes ne connaissent aucun des services et institutions de lutte contre la corruption.
Plusieurs thématiques ont été présentées par des personnes ressources des ministères concernés, du BVG, de OCLEI et des experts de la COSPLCCP dont la présentation de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption, le lien entre la corruption et le genre, notamment les causes et les conséquences, ensuite les rapports annuels 2023 du BVG et de l’OCLEI.
ALD/MD (AMAP)