Bamako, 25 juil (AMAP) La Cellule sectorielle de lutte contre le VIH/Sida, la tuberculose et les hépatites virales (CSLS-TBH) a organisé vendredi, à l’occasion de la Journée mondiale contre l’hépatite 2024, une conférence de presse à Bamako, au ministère chargé de la Santé, pour sensibiliser sur l’état des lieux de la lutte contre les hépatites virales au Mali, a constaté l’AMAP.
« Une génération sans hépatite, agissons dès la naissance », a déclaré la coordinatrice de la CSLS-TBH, Dr Madina Konaté soulignant l’urgence d’une action concertée pour briser les barrières à l’élimination des hépatites B et C d’ici 2030.
Célébrée chaque 28 juillet, date anniversaire de la naissance du Dr Baruch Blumberg, découvreur du virus de l’hépatite B, cette journée vise à intensifier les efforts mondiaux contre les hépatites virales, un problème majeur de santé publique.
Au Mali, la prévalence de l’hépatite B est estimée à 12,1 % (2,5 millions de personnes infectées) et celle de l’hépatite C à 1,3 % (300 000 personnes), plaçant le pays en zone de forte endémicité. Seulement 5 % des cas sont diagnostiqués à l’échelle mondiale, ce qui constitue un défi majeur.
La thématique mondiale 2024, « Cassons les barrières », met l’accent sur l’amélioration du dépistage, du traitement et de la prévention du cancer du foie. Au niveau national, le Mali a adopté le slogan « Une génération sans hépatite, agissons dès la naissance », insistant sur la prévention de la transmission mère-enfant et l’intégration des services de santé. « Connaître son statut sérologique est crucial pour briser la chaîne de transmission », a insisté Dr Konaté, qui a appelé « à un dépistage systématique dans toutes les structures de santé. »
La CSLS-TBH, créée en 2019 par la Loi N°2019-021, coordonne la riposte contre les hépatites virales, le VIH/Sida et la tuberculose. Avec le soutien de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et d’autres partenaires comme le Rotary Club, des avancées ont été enregistrées, notamment l’élaboration de normes et protocoles de prise en charge, de guides de formation et de grilles de supervision.
Cependant, des défis persistent : faible couverture du dépistage et du traitement, insuffisance de partenaires et mobilisation limitée des ressources. Pour Dr Bouillagui Traoré, conseiller technique au ministère de la Santé, « la lutte contre les hépatites nécessite un leadership fort et une collaboration étroite avec les associations et les services techniques ».
Parmi les perspectives, le Mali prévoit d’introduire le vaccin contre l’hépatite B à la naissance dès 2027, de renforcer la formation des soignants et d’accroître la couverture nationale du dépistage.
La rencontre avec la presse, financée par l’OMS, s’est tenue dans la salle de conférence du ministère de la Santé et du Développement social. Elle vise à mobiliser les décideurs, les leaders d’opinion et les médias pour une riposte plus efficace. Abba Touré, vice-président de SOS Hépatite, a rendu hommage aux acteurs engagés et appelé à une mobilisation accrue pour informer et dépister la population, afin de réduire l’impact des hépatites virales au Mali.
OS/MD (AMAP)