Journée du 8 mars à Bafoulabé : Parcours de Mme Fatou Diallo, une vendeuse de charbon atypique

Bafoulabé, 5 mars (AMAP) Dans notre pays comme partout ailleurs dans le monde, nombreuses sont les femmes qui s’illustrent après avoir connu un parcours difficile. Tel est le cas de Mme Fatou Diallo, une vendeuse de charbon atypique, un exemple à Bafoulabé, cercle de la région de Kayes, à l’ouest de la capitale, a constaté l’AMAP.

Née à Brigo (Kita), mariée à Bafoulabé, Mme Fatou Dialo, mère de 2 enfants est aujourd’hui âgée de 37 ans. Son mari qui a connu des ennuis de santé, n’arrivant pas à joindre les deux bouts, l’a obligé de redoubler d’ardeur et d’efforts pour affronter la vie et s’occuper de son foyer.

Ainsi, avec le rappel à Dieu de son mari en 2009, elle a décidé, en plus de ses travaux de ménage, d’être lavandière pour subvenir aux besoins de sa famille, avant d’être bûcheronne et par la suite vendeuse de charbon.

Comme dit le dicton,  » on peut partir de rien pour réussir sa vie ». Fatou, comme l’appellent affectueusement les siens, a d’abord commencé à acheter du charbon par baignoire à 500 FCFA pour le revendre, avec 350 FCFA de bénéfice. D’une baignoire, elle passa à un sac qui a connu une variation de prix allant de 1000 FCFA à 2000 FCFA à nos jours, pour un bénéfice de 250 FCFA.

Son activité devenait de plus en plus florissante car la demande était supérieure à l’offre. Pour faire face aux besoins des familles en charbon, Fatou a contracté un prêt d’1 000 000 de Francs CFA auprès de la caisse d’épargne de la localité de Bafoulabé, qui lui a permis d’améliorer ses conditions de travail.

Aujourd’hui, grâce à ce prêt, Fatou achète des milliers de sacs par mois aux exploitants des villages environnants pour approvisionner le marché de Bafoulabé et environnants.  Son imagination l’a poussé à payer régulièrement le permis d’exploitation, afin d’éviter des défaillances dans l’évolution de son activité.

Aujourd’hui, grâce à son courage, son activité s’est beaucoup améliorée, lui permettant d’épargner de l’argent. Ce qui lui a permis d’acquérir une parcelle d’habitation, qu’elle a construite en dur. Avant d’aménagé un jardin potager au bord du fleuve et acheté une moto de livraison.

Fatou, à n’en pas douter, est aujourd’hui une référence en matière de commerce de charbon à Bafoulabé. Mieux, avec son activité qui prospère, elle a recruté 2 jeunes qui sont rémunérés chacun à 20 000 FCFA par mois pour la livraison de son produit à Bafoulabé et environnants.

Malgré les difficultés qu’elle a connues, Fatou se dit heureuse aujourd’hui. Cette dame dont le parcours est atypique encourage ses sœurs maliennes singulièrement celles de Bafoulabé à s’engager dans des activités génératrices de revenus pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de celles de leur famille.

En tous les cas, les populations du premier cercle du Mali apprécient cette dame qu’elles ont vu évoluer avec courage et abnégation pour atteindre « le bout du Tunnel ».

BM/KM (AMAP)