Bamako, 21 novembre (AMAP) Le Mali a célébré, mercredi 20 novembre, la Journée de l’industrialisation de l’Afrique (JIA), sous le thème « positionner l’industrie africaine pour approvisionner le marché de l’accord de libre-échange continental (ZLEC) », a constaté l’AMAP.

Instituée par la 25è session de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres de l’Union africaine (UA), en juillet 1989, en Ethiopie, et entérinée, le 22 décembre de la même année, par l’Assemblée générale des Nations unies, la JIA offre, généralement, l’occasion aux acteurs économiques des pays africains d’échanger sur une thématique d’actualité.

En initiant une conférence sur le thème de la JIA de cette année,  les organisateurs visent à informer et sensibiliser les décideurs, les partenaires techniques et financiers, le secteur privé et les consommateurs sur la ZLEC. Cela, en leur expliquant les objectifs, les enjeux et les défis liés à l’entrée en vigueur de cet accord de libre échange intra-africain. Les recommandations et suggestions issues de ce forum permettront au secteur privé malien de tirer davantage profit de la ZLEC, lorsqu’elle sera complètement opérationnelle.

QUATRE A CINQ POURCENT DU PIB – Rappelons que 54 pays africains ont signé la ZLEC et 28 d’entre eux l’ont ratifié. « Une fois opérationnelle, elle deviendra la plus vaste zone de libre-échange du monde », s’est réjouie la conseillère technique au ministère de l’Industrie et du Commerce, Mme Maïga Mariam Maïga. « Le volume du commerce intra-africain sera en hausse et nos produits seront compétitifs, car, cette situation va pousser les entreprises africaines, notamment maliennes à produire des produits de qualité à des prix acceptables », a-t-elle affirmé.

Pour ce qui est de notre pays, il pourra, « malgré la situation sécuritaire précaire, relever les défis de l’industrialisation grâce à ses ressources naturelles, a souligné la conseillère technique ». Selon elle, ces efforts se feront, aussi, avec le concours du secteur privé national. « Pour profiter de la ZLEC, la transformation sur place de nos matières premières, notamment agricoles s’impose », a affirmé Mme Maïga. Avant d’annoncer que le Salon « Made In Mali » (SMIM) se tiendra, le 28 novembre 2019, au Parc des expositions de Bamako. Le SMIM 2019 aura comme thème : « Problématique des zones industrielles et les perspectives », a-t-elle a ajouté.

Le 2è vice-président de l’Organisation patronale des industries (OPI), Boubacar Badian Sangaré, s’est penché sur les barrières qui, selon lui, freinent l’industrialisation du Mali. M. Sangaré a, entre autres, cité « la contre-performance » des textes de la CEDEAO et de l’Union monétaire ouest africaine (UEMOA), l’absence de diversification de l’économie malienne, la fraude, la concurrence déloyale et la mauvaise gouvernance.

D’après lui, le secteur privé ne représente que 4 à 5% du Produit intérieur brut (PIB) du Mali. Face à ces défis, le 2è vice-président de l’Organisation patronale des industries (OPI) propose l’adoption de mesures urgentes visant à aider le secteur privé malien à mieux s’épanouir. Ces dispositions doivent, à en croire Boubacar Badian Sangaré, « faciliter l’octroi de crédit bancaire à faible taux d’intérêt ». « Chose qui va augmenter l’épargne bancaire national pour servir de levier au financement des secteurs stratégiques tels que l’agriculture », pense-t-il.

En réponse, le représentant résident de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Mali, Hamidou Boly a fait savoir que l’institution régionale se bat pour intégrer les pays de la communauté. Pour étayer ses propos, Hamidou Boly a fait allusion à des textes communautaires, en projet, visant à alléger les tracasseries routières au sein de l’espace commune.

La représentante pays de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), Mme Traoré Haby Sow, et de nombreux acteurs du secteur privé malien ont pris part à la cérémonie, qui s’est déroulée au Conseil national du patronat du Mali (CNPM).

ABM/MD (AMAP)