Journée africaine de l’état civil : Renforcer les systèmes d’enregistrement et de production des statistiques

Les données d’état civil éclairent les tendances générales de la natalité et de la mortalité, facilitent aussi une bonne planification et une mise en œuvre efficace des politiques de développement

Bamako, 11 aout (AMAP) Le thème de la 5è édition de la Journée africaine de l’état civil, célébrée, mercredi, est : «mettre à profit la coordination, le leadership des pays pour renforcer les systèmes intégrés d’enregistrement des faits d’état civil et de production des statistiques de l’état civil : un vecteur pour compter tout le monde. »

Instituée en 2018, cette journée est une opportunité pour mieux appréhender les acquis enregistrés dans le cadre de l’enregistrement des faits d’état civil. Mais aussi jeter un regard critique sur la gestion de notre système d’état civil.

A l’instar des autres pays d’Afrique, le Mali a célébré, à Bamako et dans la Région de Kayes, cette 5è édition. Dans la capitale, l’évènement était placé sous la présidence du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, en présence de ses collègues en charge des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, de la Justice, Mahamadou Kassogué et de la Santé, Diéminatou Sangaré. Et, également des partenaires techniques et financiers et de plusieurs autres personnalités.

Depuis l’indépendance, l’état civil constitue une préoccupation majeure au Mali. C’est ainsi que plusieurs actions pertinentes ont été menées, notamment l’évaluation exhaustive du système d’état civil ayant abouti à l’adoption de la Stratégie nationale de l’état civil (SNEC), l’organisation des campagnes de rattrapage et des audiences foraines pour atteindre le maximum de personnes et celle d’un Recensement administratif à vocation d’état civil (RAVEC). S’y ajoutent l’archivage physique et la numérisation des actes d’état civil.

BONNE PLANIFICATION – « Grâce à ces acquis, non moins importants, le Mali est cité en exemple dans le cadre de l’amélioration de l’enregistrement des faits d’état civil en Afrique », s’est réjoui le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. En effet, chaque Etat a besoin de connaître ses statistiques démographiques, ses caractéristiques et ses tendances en termes de naissance, de décès et autres indicateurs fondamentaux tels que les taux de mariage et de divorce.

Pour le colonel Abdoulaye Maïga, les données fournies par un système d’état civil fonctionnel permettent une bonne planification et une mise en œuvre efficace des politiques de développement, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’eau et de l’assainissement. Il a ajouté que l’absence de telles données risque de « fausser la planification et les réponses étatiques visant à améliorer les conditions de vie des populations ».

D’après le chef du département en charge de l’Administration territoriale, seul un enregistrement efficace, capable de fournir des informations détaillées sur la croissance démographique à chaque niveau administratif, peut permettre à la collectivité d’apprécier, entre autres, les tendances générales de la natalité et de la mortalité. Et d’identifier les disparités géographiques, sociales ou selon le sexe sur le territoire national. Faut-il le rappeler, l’état civil a également des implications directes sur la sécurité, les politiques publiques, la gouvernance, la planification et le développement des systèmes de suivi évaluation au niveau national.

De son côté, la représentante du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), Andrea Berther, a félicité le gouvernement pour les différentes initiatives et les résultats encourageants enregistrés dans le domaine du système d’enregistrement et de statistiques de l’état civil, en général et des enregistrements de naissance, en particulier.

« Si les résultats sont généralement satisfaisants avec un taux national estimé à environ 87% de naissance enregistrés, il faut, cependant, noter que ce taux reste très faible dans certaines régions, particulièrement en milieu rural », a relevé Mme Berther.

Comme les autres partenaires présents, l’UNICEF, à travers la voix de sa représentante, a réaffirmé sa disponibilité et son accompagnement pour accélérer l’amélioration et la transformation du système d’état civil au Mali.

BD/MD (AMAP)