Par Nahawa SANGARE
Bamako, 20 mar (AMAP) Le trousseau de la nouvelle mariée comprend beaucoup d’éléments qui sont aussi importants les uns que les autres dans la consolidation du couple, selon les croyances populaires, la culture et les traditions. Et chaque élément constitutif de ce trousseau a un rôle particulier dans le raffermissement des liens conjugaux.
La jarre d’eau généralement fabriquée en terre cuite fait partie de cette panoplie d’éléments de trousseau. Son transport, sa disposition et son entretien sont des détails que nulle femme au foyer ne doit négliger au risque de faire face à des conséquences désastreuses, selon toujours les croyances populaires.
« La jarre d’eau doit être le premier élément du trousseau installé dans la véhicule qui conduit la nouvelle mariée et ses bagages chez son mar . Lorsqu’elle arrive à destination, ce récipient de terre cuite n’est pas installée par n’importe qui et n’importe comment », informe la conseillère conjugale Fatoumata Koïta.
« La mission est confiée à une épouse modèle qui n’a jamais abandonné son foyer. Elle l’installe à droite dans la maison sur une tasse remplie de sable qui a été offerte par la grand-mère de la mariée. Cet acte protège et consolide le foyer de la nouvelle mariée», aoute Fatoumata Koïta. Elle explique que si l’action est exécutée par une épouse qui a l’habitude d’abandonner son foyer, la stabilité du nouveau couple en souffrira.
Cette affirmation montre l’importance de ce récipient dans les ménages. « Il apporte, selon notre interlocutrice, la stabilité dans le foyer de la nouvelle mariée, car tous les membres de la famille boivent l’eau de la jarre, tout comme ils partagent le même bol de nourriture.
Fatoumata Koïta ajoute que la jarre apporte beaucoup de bonheur à la nouvelle mariée lorsqu’elle est bien entretenue. « Toute femme qui lave et remplit quotidiennement sa jarre, serra aimée par son mari et sa belle-famille. Elle aura la paix du cœur », confie-t-elle
« Les moments les plus propices pour remplir la jarre d’eau, qui s‘est vidée, sont le petit matin, avant le lever du soleil ou après le crépuscule, avant la nuit profonde », recommande la conseillère conjugale.
La jarre détient des secrets qui peuvent consolider les liens familiaux. Selon toujours Fatoumata Koïta, lorsque deux femmes mariées, vivant sous le même toit, ne s’entendent pas, il suffit de puiser un peu d’eau dans la jarre de l’une et la verser dans celle de l’autre et vice-versa sans qu’elles s’en rendent compte. La conseillère conjugale affirme que ces deux femmes trouveront un terrain d’entente à jamais. Elle conseille aux jeunes mariées de boire souvent l’eau de la jarre et d’habituer leur époux à faire autant. » Cela, soutient-elle, les poussera à être plus tendres et doux avec leurs épouses. »
Gare à la femme qui laisse sa jarre vide pendant la nuit. « Nous ne sommes pas les seules à consommer cette eau. Pendant la nuit, les anges, les défunts et autres êtres viennent y boire. S’ils la trouvent vide, ils seront déçus. Cette déception se répercutera sur l’épouse de la maison et sur son foyer », prévient Fatoumata Koïta. Elle ajoute que la femme ne doit jamais partir avec sa jarre, après une dispute ou encore moins la casser sinon le mariage sera brisé. À l’en croire, la même situation se produira si le mari casse la jarre de son épouse.
Fatoumata Koïta signale que lorsque « la jarre se brise, sans avoir subi un choc au préalable, cela prédit souvent la fin du couple. »
NS/MD (AMAP)