Bamako, 03 mai (AMAP) L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) appelle les pays d’Afrique du Nord-Ouest à intensifier la surveillance et à prendre des mesures urgentes face à l’arrivée de groupes de criquets pèlerins, menaçant les cultures et les pâturages en pleine saison de reproduction printanière, indique un communiqué de l’organisation onusienne.
« Les conditions écologiques favorables, marquées par des pluies hivernales et printanières, ont conduit à des infestations bien plus importantes que d’habitude », alerte Cyril Piou, responsable de la surveillance et de la prévision acridienne à la FAO.
Depuis février, l’activité acridienne s’intensifie en Algérie centrale, dans l’Ouest de la Libye, le Sud de la Tunisie et au Maroc, avec des criquets migrant depuis le Sud de l’Algérie, le Nord du Mali, le Niger et le Tchad.
Au Mali, la situation reste sous contrôle pour l’instant. « La situation actuelle du criquet pèlerin est calme, et nous ne nous attendons à aucun développement immédiat en raison de la saison sèche », explique Dr Sory Cissé, directeur du Centre national de lutte contre le criquet pèlerin. Toutefois, il ajoute : « Un plan de prévention et un plan d’urgence sont déjà élaborés, et nous préparons la riposte en cas d’arrivée d’essaims pendant la campagne agricole. »
La FAO classe la région occidentale en « vigilance accrue », soulignant le risque de formation de petits essaims d’ici mai-juin. « Sans intervention, ces essaims pourraient dévaster les cultures et les pâturages », prévient Cyril Piou, rappelant qu’un kilomètre carré d’essaim peut consommer en une journée l’équivalent alimentaire de 35 000 personnes.
Pour contrer la menace, la FAO recommande des relevés terrestres intensifs dans les zones de reproduction, du sud des montagnes de l’Atlas au Maroc jusqu’au Sahara algérien, en passant par la Tunisie et la Libye. Grâce à son Service d’information sur le criquet pèlerin (DLIS) et à la Commission de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale (CLCPRO), l’organisation fournit un soutien technique et des mises à jour en temps réel.
Les opérations de lutte menées en Afrique du Nord, notamment au Maroc, en Algérie, en Tunisie et en Libye, ont permis de traiter des milliers d’hectares depuis avril. « Si ces efforts se maintiennent, les arrivées d’essaims au Mali avec les pluies estivales seront insignifiantes », assure Dr Cissé.
La FAO insiste cependant sur l’importance d’une détection précoce et d’une réponse rapide pour éviter une crise régionale plus large.
OS/MD (AMAP)