Gestion des intrants agricoles : Concertation gouvernement-fournisseurs pour aplanir les problèmes

Bamako, 20 oct (AMAP) Le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, a rencontré, mercredi, le Collectif des fournisseurs d’intrants agricoles pour des discussions sur les problèmes relevés dans l’approvisionnement du Mali en fertilisants chimiques cette année, a constaté l’AMAP.

Au cours des échanges, le chef du gouvernement par intérim et ses interlocuteurs ont largement évoqué ces difficultés dans la satisfaction des besoins des producteurs en intrants agricoles lors de la présente campagne.

La principale difficulté est le volume des intrants agricoles subventionnés par l’État estimée à seulement 15% cette année. Ce quota est largement insuffisant pour satisfaire les besoins des paysans, notamment les producteurs de coton.

Ces derniers comptent beaucoup sur les engrais subventionnés pour booster leur rendement afin de permettre au Mali de maintenir son statut de grand producteur cotonnier en Afrique.

Les gros fournisseurs connus de la place étaient presque tous présents dans la salle : Seydou Nantoumé de Toguna agro-industrie, Dadié Bah de la Société Gnoumani SA, Ibrahima Doucouré de Doucouré partenaires agro-industries (DPA) et Youssouf Coulibaly qui est, d’ailleurs, le président du Collectif.

DES OPERATEURS INEXPERIMENTES – À  l’issue de la rencontre, le Collectif des fournisseurs des intrants agricoles, par la voix de son président, a déclaré que les échanges avec le Premier ministre par intérim avaient pour but d’apporter des pistes de solutions pour un meilleur approvisionnement du Mali en intrants agricoles. Youssouf Coulibaly est revenu sur les difficultés rencontrées cette année, tout en déplorant le fait que les marchés d’approvisionnement du Mali en intrants agricoles soient attribués à des personnes n’ayant aucune expérience dans le domaine.

À ce propos, M. Coulibaly a dit que le Collectif ne s’oppose pas à la libéralisation du secteur mais qu’il faudra alors confier les commandes aux opérateurs qui sont capables d’honorer leurs engagements.

Par ailleurs, le président du Collectif a évoqué la lenteur dans la prise de décisions concernant, notamment l’ouverture des appels d’offres pour permettre aux fournisseurs de s’exécuter à temps.

Le Collectif des fournisseurs a assuré de son « engagement à approvisionner le Mali en intrants agricoles au profit des paysans comme il a l’habitude de le faire par le passé. »

En outre, le Collectif s’est réjoui de la mise en place d’une Commission sur la vie chère par le Premier ministre par intérim. « Cette commission, a indiqué Youssouf Coulibaly, travaillera à résoudre la problématique liée à l’approvisionnement de notre pays en intrants agricoles. »

La gestion des intrants agricoles, notamment les engrais chimiques subventionnés par l’État, a été très décriée pendant de la campagne agricole en au cours. Le ministre en charge du Développement rural a donné des explications sur cette gestion mais l’opinion publique n’est pas satisfaite des argumentaires avancés.

Le Front populaire contre la vie (FPCVC) était monté au créneau pour réclamer des comptes. Dans un communiqué largement diffusé par la presse, le FPCVC a exigé des autorités, l’ouverture d’une enquête sur ce qu’il appelle «l’affaire des intrants de la campagne agricole 2021-2022».

C’est dans ce contexte un peu délétère que le Premier ministre par intérim a rencontré hier au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le Collectif des fournisseurs d’intrants agricoles.

La rencontre s’est déroulée en présence du ministre de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed, et du ministre délégué auprès du ministre du Développement rural chargé de l’Élevage et de la Pêche, Youba Bah.

OD/MD (AMAP)