« Faso Baro Kènè » : Koutiala célèbre ses valeurs culturelles pour le Mali Kura

Koutiala, 27 août (AMAP) L’ambiance était à la fois solennelle et conviviale, mercredi, au complexe Tara d’Or II de Koutiala (Sud), à l’ouverture de la session culturelle Faso Baro Kènè, placée sous le thème : « Fasiya ni Bokolo pour une culture du Mali Kura ».

Autorités administratives, leaders traditionnels et religieux, responsables d’organisations de jeunes ainsi que des acteurs de la société civile se sont retrouvés pour cette rencontre dont l’objectif était de contribuer à façonner un nouveau type de citoyen malien (Maliden Kura) doté de qualités exceptionnelles de bâtisseur.

La cérémonie, présidée par le Gouverneur de la région de Koutiala, le général de Division Abdoulaye Cissé, a rassemblé un parterre de personnalités, parmi lesquelles : le préfet de Koutiala, Kéou Nioumanta, le représentant du ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Mamary Diarra, ainsi que plusieurs figures du monde culturel dont M. Bourama Soumano, communicateur traditionnel et président du Réseau des communicateurs traditionnels pour le développement (RECOTRAD) du Mali.\

Souhaitant la bienvenue à l’assistance, le maire de la Commune urbaine de Koutiala, Oumar Bah Dembélé, a exprimé sa reconnaissance au ministère chargé de la Culture pour cette initiative, Il a salué la présence du gouverneur et des invités, avant de rappeler le rôle fondamental de la culture. « La culture est un levier essentiel de cohésion sociale, de paix et de développement. Cet espace de dialogue et de transmission de savoirs et de valeurs traditionnelles vient à point nommé pour renforcer ces convictions partagées », a déclaré M. Dembélé.

Le maire a, également, formulé le vœu que les travaux de la session se déroulent dans « la sérénité, l’esprit d’ouverture et de fraternité » et qu’ils contribuent au rayonnement du patrimoine culturel du Mali.

À l’entame de son intervention, le gouverneur, le général Abdoulaye Cissé, a dit accomplir « un devoir sacré au nom des populations de Koutiala : celui de souhaiter la bienvenue à tous dans la capitale de « l’or blanc ».

Il a salué les efforts du ministère chargé de la Culture, à travers ces sessions culturelles, qui instaurent un débat citoyen, d’échanges et de partage de connaissances sur la diversité des traditions du Mali et, particulièrement, celles de la région de Koutiala.

Le Gouverneur a, ensuite, rappelé les défis auxquels la culture malienne est confrontée : sa méconnaissance par la jeune génération, l’influence des cultures exogènes, l’effritement des mœurs et la perte de repères, le faible niveau de conservation, de protection et de transmission du patrimoine. Selon lui, ces difficultés constituent, aujourd’hui, des obstacles à l’unité nationale, la cohésion sociale et le vivre-ensemble.

Il a cité la création, à travers la décision N°2025-0069/GR-KLA du 05 mars 2025, du Comité régional d’organisation du « Maaya ni Dambe Kènè » de Koutiala. « Ce cadre, a-t-il dit, permettra à la population de revisiter ses valeurs ancestrales. »

« Nous sommes à une étape charnière de l’avancée de notre pays vers la paix, la sécurité et le développement et, cela passe par la valorisation de notre culture », a affirmé le général Cissé.

Pour lui ces sessions contribueront au réveil patriotique des territoires à travers l’éducation civique, morale et culturelle des jeunes et des adultes, en vue d’une transformation sociale durable fondée sur les valeurs du Maaya : l’intégrité, la dignité, l’honneur, le respect du bien public, de la parole donnée, le partage et l’humanisme.

Après l’ouverture officielle, un panel animé par trois figures nationales et locales a donné tout son relief à la journée, sous la modération de Tiécoura Coulibaly.

Adama Kouyaté, président du RECOTRAD de Koutiala, a rappelé l’histoire des Myanka et les valeurs qu’ils incarnent, notamment la conduite et le respect mutuel. Aziz Traoré, leader d’opinion engagé dans la promotion des langues nationales, a insisté sur « la place des langues traditionnelles dans la souveraineté et le patriotisme. » Bourama Soumano, griot et communicateur traditionnel, a présenté la signification profonde du Fasiya et du Bokolo dans les sociétés traditionnelles, en soulignant leur rôle dans la préservation de l’identité et du vivre-ensemble.

La rencontre s’est conclue par une séance de questions-réponses, au cours de laquelle les participants ont formulé des recommandations et la proposition de la présidente de la Coordination des associations et organisations féminines (CAFO) de Koutiala a particulièrement retenu l’attention : elle souhaite que le Festival “Nanpou” de Koutiala soit reconnu comme patrimoine culturel du Mali.

Ce souhait, largement applaudi, illustre l’importance de ce cadre de dialogue pour valoriser les traditions locales et leur donner une place centrale dans la construction du Mali Kura.

RDG/ID/MD (AMAP)