Bamako, 4 août (AMAP) Ce traditionnel moyen de transport en commun, avec hangar de bâche aux dessus et trois bancs de 12 à 13 places pour les passagers, composé de véhicules de marque 404 Peugeot, de 504 Peugeot ou de Toyota ancien modèle, domine la ligne de Bolibana, Badiallan I, Badialan Il, Badialan III, Bamako-Coura en Commune III. Ayant pour terminus le quartier Niomirambougou, les « Dourouni » passe également par la Commune II du district de Bamako, notamment, Bagadadji, Rail-da, Quinzambougou, Niarela par devant le commissariat de police du 3ème arrondissement au quartier Missira, Medina-coura, grand marché, Bamako-Coura.
L’autre tronçon est le marché de Médine en passant par Rail Rail Da, les anciens locaux du Trésor avant de se retrouver à l’Artisanat et continuer sur le marché de Médine Deux lignes qu’il pratique depuis les années 1984.
Mercredi, 23 juillet 2025, aux environs de 9h 13mn, nous sommes au terminus ou point de départ au quartier de Niomiranbougou vers le Groupement Mobile de Sécurité pour la ville, le véhicule Dourouni, conduit par le chauffeur, Boubacar Bagayoko, âgé de 50 ans. « J’ai commencé ce travail en 1994, lorsque le frais de transport est à 55f cfa, mais de nos jours c’est à 200f cfa », dit-il. Mais auparavant le prix était de 25 F d’où le nom de dourouni, qui a été chanté par le célèbre chanteur Malien Feu Kalory Sory.
Dans son véhicule de transport, nous sommes au nombre de six (quatre hommes et deux femmes). En cours de chemin, des passagers embarquent et débarquent sur tout le parcours. C’est le cas de Bintou Keita, vendeuse de Bananes. Cette cliente évoque les raisons de faire ses courses avec ce moyen de transport. « Je préfère prendre ce moyen de déplacement, parce que, c’est moins cher et passe seulement à quelques mètres de mon lieu de travail », explique-t-elle.
Comme les autres moyens de transport commun, dourouni-bâché a des arrêts fixes. Ainsi, à l’arrivée de là ou elle va descendre, la cliente Bintou signale l’apprenti. « Arrêt, je vais descendre », dit-elle. La passagère, en quittant le véhicule de transport en commun remet 200f cfa à l’apprenti.
Pour l’arrêt l’apprenti avec ses lunettes noires donne fortement deux bons coups de main sur la vieille carcasse du véhicule et signale l’arrêt avec son bras servant de Clignotant, pour éviter un accrochage avec les conducteurs de motos, surtout les taxi-motos, de plus en plus nombreux.
A l’intérieur une vielle baffle fait vibrer les passagers avec la musique du Super Biton de Ségou, singulièrement Nyéléni qui magnifie la bravoure de la femme avec la voix du Célèbre chanteur Feu Boubacar Dissa alias Cubain et Feu Ramata Diakité et les nostalgiques de cette époque font de petits gestes avec leur tête. Pas de surcharge contrairement à certains véhicules de transport en commun connus pour le remplissage à outrance et des problèmes de considération à la limite. Ce transport dispose bel et bien d’un syndicat qui cadre les choses.
40.000 à 50.000f CFA/jour- Ainsi, jusqu’au terminus du véhicule, les passagers demandent l’arrêt, lorsqu’ils arrivent à leur destination. Et, dans la journée « on peut faire 8 courses, qui nous font gagner 40. 000F à 50. 000f, voir plus », précise l’apprenti, Fodé Sissoko. Il précise également, « presque, on ne trouve plus les pièces de rechange de ce type de véhicule, mais c’est les anciens qui ne sont plus en fonction qu’on se serve pour réparer ceux qui marchent. » Au total, quarante (40) Dourouni circulent sur cette ligne, mais présentement il y a 35 qui fonctionnent. Les autres sont en panne, dit-il.
Sétiki Diarra, Chauffeur et syndicaliste de «Dourouni-Bâché» sur la ligne « Badiallan –Kati », pratique le tronçon depuis 2002. « J’ai préféré ce traditionnel moyen de transport, parce que il est différent aux autres moyens de transport », témoigne notre interlocuteur. M. Diarra souligne qu’on leur rappelle constamment de circuler avec plus de vigilance, prudence et responsabilité. « C’est pour cela d’ailleurs qu’on parle rarement d’accident de ces véhicules de transport en commun», précise-t-il. Et d’ajouter : « Notre stratégie n’est pas autres choses, c’est parce que la ligne que nous pratiquons n’est pas une ligne directe, je qualifie la ligne la tour du monde…les Sotramas ne supportent l’effort qu’on s’y déploie », indique le syndicaliste Sétiki Diarra.
Le véhicule « Bachéeni », » Dourouni » ou VPV (Véhicule à petite vitesse) résiste au temps malgré la haute technologie dans la fabrication des automobiles, parce que les passagers l’aiment et se sentent en sécurité dans ce véhicule. « Avec ces moyens de transport, ils estiment se sentir en sécurité, car, rarement, disent-ils, ces conducteurs font des accidents. Et, aussi, il est moins cher… », apprécient-ils. «Aussi, les Dourouni résistent grâce au courage et à la résilience des chauffeurs, s’y ajoute l’attirance des passagers», ajoute Issa Coulibaly, propriétaire et conducteur de « Bachéeni ». Le VPV continue ses beaux jours à Bamako et à Sikasso entre Mamassoni, Wayerma I, Wayerma II, le quartier commercial pour s’immobiliser au grand marché près du Mamelon, non loin de l’Ecole Tiéba, Roi de Sikasso.
ST/KM (AMAP)