Douentza : Début normal de la campagne agricole 2020

Par Awoi DICKO

Douentza, 10 août (AMAP) Contrairement à la campagne agricole 2019, celle de 2020 dans le Cercle de Douentza a débuté au mois de juillet pendant lequel, le Cercle a enregistré ses premières pluies. Les paysans avertis n’ont pas attendu le début des pluies pour commencer les semis. Depuis fin mai et début juin, certains ont déjà commencé les semis à sec. Par ailleurs, d’autres paysans ont attendu la tombée des pluies pour commencer les semis.

Sur l’ensemble du Cercle de Douentza, les semis sont faits. Les champs ont bien poussé à cause de la bonne répartition des pluies, bien qu’elles ne soient pas très régulières dans le temps et l’espace. Les sols restent très humides. On s’attend, pour le moment, à un bon début d’hivernage dans le cercle de Douentza.

« Les ré-semis sont d’actualité », nous confie le gérant de la Coopérative des producteurs de la semence de mil Tabi, Hamidou Boureïma. Le mil de Tabi, une variété précoce qui a un cycle de deux mois dont la teneur en fer est élevée et adaptée au conditions et au changement climatique. Selon lui, « chaque jour, il reçoit des paysans qui achètent la variété pour les semis et ré-semis ».

La majorité des paysans sont dans le premier labour mais dans certaines zones qui pratiquent les semis à sec, les paysans ont déjà commencé le deuxième labour.

Sur l’ensemble du Cercle, toutes les spéculations semées ont quasiment bien poussé et ne souffrent pas de manque de pluie. Ce qui maintient les plants en forme et en bonne santé.

Les pluies ont suffisamment arrosé les champs, alimenté les cours d’eaux (mares et rivières), les producteurs du riz pluvial sont à pied d’œuvre, les champs de riz sont au stade de tallage et montaison. Les producteurs du riz à Douentza font face, cette année, à un niveau élevé d’eau dans les champs et au défi du désherbage. C’est pourquoi, la plupart d’entre eux font recourt aux herbicides pour désherber les champs.

Dans le Cercle de Douentza, les spéculations semées par les paysans sont, entre autres, le petit mil pour la majorité, le riz, le niébé, l’arachide, le fonio.

Ce début de campagne agricole, dans le Cercle de Douentza, a été également marqué par des inondations par endroit. Le 10 juillet 2020, suite à une pluie qui a fait déborder le canal, communément appelé Gorel, une inondation a fait des milliers de victimes et d’importants dégâts matériels qui se chiffre à des millions dans les quartiers de Fatoré et une partie du l’ancien quartier Saré, dans la Commune urbaine de Douentza.

Le seul problème auquel les paysans de Douentza sont réellement confrontés et qui constitue un obstacle à leurs activités agricoles est l’insécurité qui règne dans tout le Cercle. En ce début d’hivernage, la ville de Douentza a enregistré des déplacés du village de Koira-Bréri, un village réputé agricole dans la zone et qui compte plus de 3000 âmes.

Dans le village de Petaka, à une vingtaine de kilomètre de Douentza, plusieurs fois, des paysans ont été attaqués dans leur champ par des individus non identifiés, faisant plusieurs victimes du côté des paysans et des assaillants.

Il est fréquent de rencontrer, à tout moment, les paysans qui reviennent des champs plutôt que prévu, à cause des tirs entendus en brousse ou après avoir eu écho d’attaque contre les paysans.

Du fait de l’insécurité et de peur de perdre leur vie, certains paysans du Cercle de Douentza ont dû renoncer à la culture de certains de leurs champs. D’autres ont même abandonné les travaux champêtres pour choisir l’aventure, afin de subvenir aux besoins quotidiens de leur famille.

AD/MD (AMAP)