Diéma : Quand la nature offre des opportunités…

Par Ouka BA,

Diéma, 19 fév (AMAP) En période hivernale, une espèce de plante herbacée, appelée en langue vernaculaire Kassé ou Selou, envahit l’espace. Ces feuilles sont utilisées dans la préparation de la sauce du couscous et nourrissent les animaux domestiques. Elles sont également utilisées dans la construction des hangars, la réalisation de clôtures de périmètres maraîchers, de maisons et autres besoins domestiques, à cause de sa résistance.

Notre reporter a interrogé certains résidents de Diéma, dans l’Ouest du Mali. Ceux-ci vantent les mérites du Kassé en matière de médicine traditionnelle et de construction.

Yoro Diawara, producteur agricole à Madiga Sacko, est intarissable sur les qualités médicinales de la plante. « Pour traiter même une plaie béante, jugée incurable, il suffit d’y appliquer la poudre des feuilles du Kassé » explique-t-il. Par contre, il opte pour les tiges de sorgho pour réparer son hagard, qui « durent plus longtemps et pourrissent difficilement. »

« Les palissades faites avec du Kassé peuvent passer deux saisons de pluie sans être abîmées, contrairement à celles confectionnées à partir des tiges de mil » renchéri Makan Kanté. La taille du Kassé varie selon les saisons. En effet, « cette plante foisonne et devient plus grande lorsque les pluies sont abondantes », explique Oumar Traoré.

Fousseiny Senou, marchand ambulant, préfère le Kassé aux tiges de mil, à cause de sa résistance aux attaques de termites. Bilal Macoulmack les tisse minutieusement et l’utilise pour refaire ses hangars après les récoltes. Quant à Mme Fanta Diaby, elle a sollicité l’aide de son époux pour lui construire un hangar avec des palissades en Kassé. De fortes pluies ont endommagé sa cuisine, l’année dernière.

Le prix du Kassé varie selon les localités. « Une palissade en Kassé coûte 1 000 Fcfa, contrairement à certaines localités où il faut débourser, parfois, jusqu’à 2 000 Fcfa pour s’en procurer », explique Lamine Dicko, un habitant de Garambougou.

Dans cette petite bourgade, il existe un artisan de la palissade en Kassé dont le travail est apprécié de tous. Il tresse solidement les tiges de Kassé avec du fil mince et flexible pour confectionner des palissades. En effet, Sédifo Coulibaly, installé dans un coin du Razel,  gagne 20 000 F CFA ou plus par jour tandis que Hady SIBY, unt autre fabricant de palissades en Kassé peine à écouler son stock.

OB/OS/MD (AMAP)