Devant le CNT, le Premier ministre présente un ambitieux Plan gouvernemental d’actions 2025-2026

Bamako, 19 mai (AMAP) Le Premier ministre, le général de Division Abdoulaye Maïga, a dévoilé, devant le Conseil national de Transition (CNT) à Bamako, le Plan d’action du gouvernement (PAG) 2025-2026, présenté vendredi puis soumis lundi à débat, jusque tard dans la nuit.

« Chaque acte que nous posons sera marqué du sens des priorités et de la pleine conscience de l’urgence », a déclaré le Premier ministre, rendant hommage à la résilience du peuple malien et à l’héroïsme des Forces armées et de sécurité (FAMa). Il a réitéré sa gratitude au président Goïta pour la confiance accordée depuis sa nomination le 21 novembre 2024.

Structuré autour de huit axes prioritaires définis par le président de la Transition, le général d’Armée Assimi Goïta, ce programme vise à consolider la refondation du Mali face à une crise multidimensionnelle.

La présentation, qui a duré trente minutes, a été suivie d’une suspension de séance par le président du CNT, le général de Corps d’Armée Malick Diaw.

Le PAG, inspiré des Assises nationales de la Refondation, du Dialogue inter-Maliens et de la vision « Mali Kura » pour 2063, s’articule autour de la sécurité, des réformes institutionnelles, des besoins fondamentaux, de la santé, de l’éducation, de la cohésion sociale, de la diplomatie et des élections transparentes.

RESILIENCE ET LA SOUVERAINETE Face aux menaces terroristes, le gouvernement prévoit de renforcer les FAMa avec de nouveaux équipements, la construction de camps militaires à Bougouni, Koutiala, San, Kita, Diéma et Nioro du Sahel, et le recrutement de 15 000 soldats. Un hôpital militaire à Banakoroni et un mémorial pour les héros tombés sont également programmés. « La liberté et l’indépendance ont un prix, et nous en payons un lourd tribut », a souligné M. Maïga, observant une minute de silence pour les victimes.

Pour assurer la souveraineté alimentaire, le PAG ambitionne une production céréalière de 11 millions de tonnes, la distribution gratuite de 17 666 tonnes de céréales à 1,115 million de personnes vulnérables, et l’équipement de 380 exploitants agricoles. « Nous importerons 300 000 tonnes de riz et 200 000 tonnes de sucre, tout en contrôlant les prix pour juguler la cherté de la vie », a précisé le Premier ministre.

Le secteur sanitaire bénéficiera de sept cliniques modulaires et d’équipements pour les centres de santé, tandis que 85 écoles et 11 lycées, dont deux d’excellence, renforceront l’éducation. Pour apaiser le climat social, le gouvernement opérationnalisera le Conseil national du dialogue social, intégrera 34 000 ex-combattants et organisera des dialogues intercommunautaires et religieux. « Ensemble, nous ferons le Malikura », a lancé M. Maïga, citant le Président Goïta.

Sur le plan diplomatique, le Mali s’appuiera sur la Confédération des États du Sahel (AES) pour défendre ses intérêts, tout en valorisant les 700 milliards de Fcfa de contributions de la diaspora en 2023. Des élections transparentes seront préparées avec l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE). Les réformes institutionnelles incluent le Système intégré de gestion des ressources humaines (SIGRH) et une lutte accrue contre la corruption.

En conclusion, le Premier ministre a insisté sur les principes de responsabilité, de redevabilité et d’exemplarité. « Ce plan pose les bases d’un Mali souverain et uni, malgré les défis financiers et sécuritaires », a-t-il affirmé, sollicitant l’approbation du CNT.

OS/MD (AMAP)