Dégradation de la voie publique : Le trou de tous les désagréments au «Wonida»

Les dernières pluies diluviennes sur la capitale malienne, Bamako, ont provoqué l’effondrement du bitume au niveau de l’arrêt des sotrama (Transport en commun) au niveau du marché des légumes. 

Par Assitan KIMBIRY

Bamako, le 19 oct (AMAP) Depuis le 10 septembre dernier, une partie importante de la voie, au niveau du carrefour de la place marchande dénommée en bamanakan «Pilasi kôrô», s’est effondrée suite à une pluie diluvienne. Sur cette intersection où le trafic est très dense, est apparu un trou à grand diamètre qui représente un réel danger pour les usagers de la voie. Ceux-ci n’apprécient guère de voir le bitume de nos grandes artères se dégrader, sans la moindre petite intervention des services compétents du ministère des Transports et des Infrastructures.

Pour préserver les usagers, des blocs de béton ont été disposés tout autour de ce trou béant. Ce qui est l’origine d’un embouteillage à l’intersection qui conduit au Marché rose, au grand marché aux légumes de Bamako communément appelé «Wonida».

Comme si cela ne suffisait pas, des vendeuses de légumes squattent aussi l’espace, depuis la destruction de cette partie du goudron, créant ainsi un tohu-bohu indescriptible. Un vrai cauchemar pour les riverains !

La situation complique davantage la régulation de la circulation par les policiers. Ceux-ci sont même pointés du doigt par certains usagers qui estiment qu’ils représentent un facteur de complication avec le contrôle systématique des véhicules de transport. Au détriment de la fluidité de la circulation. Les particuliers sont, aussi, contraints souvent à des contorsions pour se frayer un passage et sortir de la nasse.

Moulaye Samaké conduit un véhicule de transport qu’il cherche à garer pour débarquer des passagers. Il manœuvre habilement pour s’arrêter dans un espace réduit. Le chauffeur fulmine contre ce gros trou qui pose de nombreuses difficultés. «On ne peut pas circuler librement. On doit faire le détour pour avoir des clients. Cela augmente notre consommation en carburant, surtout en cette période de hausse du prix des hydrocarbures», se lamente le transporteur désabusé. Il déplore la situation qui provoque un embouteillage. Selon lui, le syndicat des transporteurs aurait dû réagir et interpeler qui de droit pour réparer.

BOUCHON PERMANENT – Un autre usager qui a souhaité garder l’anonymat, s’indigne du manque de volonté des autorités compétentes à entretenir les biens publics. Il explique ne pas hésiter à mettre la main à la poche pour contribuer à la réparation de certaines infrastructures. Il cite volontiers l’exemple d’un panneau de signalisation qui était abimé. Il dit avoir pris l’initiative de le réparer

Le conducteur de moto taxi, Ali Badra Keïta, est lui aussi déconcerté par la situation en tant qu’usager. Il peste contre le grand bazar occasionné par la situation avec comme conséquence l’obstruction de la voie par les vendeuses de légumes. Celles-ci pensent malheureusement être en droit d’occuper les lieux et exposent leurs marchandises à même le sol. Elles sont grincheuses et invectivent qui tente de les raisonner.

Aminata Sanogo, vendeuse de légumes a été chassée de son installation initiale du fait de la dégradation de la route. Elle a pu, selon elle, se caser sur la voie.

Mamadou Coulibaly, transporteur et syndicaliste explique que ce trou est à l’origine du bouchon permanent sur la voie. Et cela constitue une perte considérable pour les conducteurs de Sotrama. Devant la situation, les principaux acteurs se rejettent la responsabilité.

Le deuxième adjoint au maire de la Commune II du District de Bamako, Mamadou Kaou Touré, indique que la réparation de cette route n’est pas du ressort de sa collectivité. L’édile incrimine l’Agence d’exécution des travaux d’entretien routier (AGEROUTE). Un agent de cette structure dit être au courant de la situation. « Certes, reconnaît-il, notre mission consiste à réparer les routes. Mais, il la réparation de ce dégât relève plutôt de la société Builders ». Apparemment, une entreprise sous-traitante.

Nos tentatives pour joindre les responsables de cette entreprise ont été vaines.

AK/MD (AMAP)