Corruption, enrichissement illicite : L’Etat malien a perdu plus de mille milliards de 2005 à 2019 (Rapports)

Kayes, 23 janv (AMAP) « L’Etat malien a perdu 1 266 milliards de Fcfa à la suite de détournements de derniers publics, de fraudes aux marchés publics, de gaspillage et de détournements de biens de l’Etat de 2005 à 2019 », d’après des rapports de structures de contrôle, a appris l’AMAP en marge de deux ateliers d’information et de sensibilisation, organisés par l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI) les 14 et 15 Janvier 2025 à Kayes (Ouest).

Or, d’après le représentant du président de l’OCLEI, Seidina Oumar Diarra, « ce manque à gagner aurait pu servir à financer des projets structurants d’intérêt collectif. » « Ces moyens financiers, spoliés à l’Etat, pouvaient lui permettre de construire 264 hôpitaux de haut standing, 1 767 centres de santé de référence », a-t-il ajouté.

Selon une étude de l’OCLEI, publiée en 2021, le niveau de perception de l’amplitude de l’enrichissement illicite est le plus élevé à Kayes avec 50,70%, suivi de Ségou et de Bamako avec respectivement 41,80% et 40,90%.

D’où la nécessité pour l’OCLEI d’organiser les 14 et 15 Janvier 2025 deux ateliers d’information et de sensibilisation à Kayes sur la corruption et l’enrichissement illicite. La première session était destinée aux acteurs de l’administration, de la justice et des finances. Tandis que la seconde concernait les collectivités territoriales et la société civile.

Le président du Conseil régional de Kayes, Bandiougou Diawara, le représentant de l’OCLEI et le directeur de Projet d’appui à la lutte contre la corruption pour et par l’égalité des genres (LUCEG), Dramane Yacouba Diallo, reconnaissent, tous, que la culture d’une conscience collective et citoyenne face aux biens publics est l’une des conditions indispensables à satisfaire pour l’émergence de notre pays.

Ces ateliers étaient respectivement présidés par Adama A. Maïga, conseiller aux Affaires économiques du gouverneur de la Région de Kayes, et du président du Conseil régional de Kayes.

Les rencontres s’inscrivent dans le cadre des activités d’information, d’éducation et de sensibilisation, initiées par l’OCLEI à travers son pôle « Prévention et Déclaration de biens ».

Pour l’organisation de ces deux ateliers, l’OCLEI a bénéficié du soutien du LUCEG, financé par Affaires mondiales Canada et mis en œuvre par l’ENAP au Mali.

Ce projet, d’après son directeur, Dramane Yacouba Diallo, accompagne, dans leurs missions, les efforts des autorités de la Transition, ainsi que ceux de l’OCLEI, du Bureau du vérificateur général (BVG), de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), le Contrôle général des services publics, parmi tant d’autres,

L’OCLEI est créé sous la forme d’une autorité administrative indépendante par l’Ordonnance N°2015-032/P-RM du 23 septembre 2015, ratifiée par la Loi n°2016-017 du 9 juin 2016. Elle a pour mission de mettre en œuvre l’ensemble des mesures de prévention, de contrôle et de lutte envisagées au plan national, sous régional, régional et international contre l’enrichissement illicite.

BMS/MD (AMAP)