Bamako, 04 décembre (AMAP) « Ophtalmologie de l’enfant, œil et maladie générale » tel est le thème du 14è congrès ordinaire de la Société africaine francophone d’ophtalmologie (SAFO) et le 5è congrès ordinaire de la Société malienne d’ophtalmologie (SOMA) qui se tiennent, depuis lundi, au Centre international de conférences de Bamako (CICB), au Mali.
Il s’agit, au cours, de ce congrès d’étudier toutes questions ayant trait à l’appareil visuel, à ses annexes et aux maladies des yeux, de promouvoir la création, le développement et le regroupement des sociétés nationales d’ophtalmologie en Afrique francophone. Mais aussi de promouvoir la coopération, la mutualisation des ressources et le transfert de technologies entre la SAFO, les sociétés savantes partenaires et les ONG, promouvoir la recherche en santé oculaire, la diffusion et la valorisation des résultats et participer à la formation initiale et continue des ressources humaines. Plus de 200 communications et 16 conférences sont attendues à ce congrès qui regroupe le Burkina Faso, le Bénin, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, les deux Congo, le Djibouti, la France, le Gabon, la Guinée, l’Inde, le Niger, le Togo, le Sénégal, la Tunisie et la Mauritanie.
Le secrétaire général de la SAFO, Pr Adama Fany, a expliqué que cette réunion annuelle a pour objet de faire le point sur les problèmes rencontrés sur leur parcours mais, aussi, de relever les éventuelles insuffisances constatées. « C’est l’occasion, pour nous, de nous arrêter, de nous rencontrer, de nous ressourcer et prendre des instructions du Conseil exécutif de l’assemblée générale », a dit Dr Fany. « Leur mission est de faire le point sur un aspect de notre profession en général et sur une pathologie ophtalmologique qui constitue une préoccupation », a-t-il expliqué.
Le ministre de la Santé et des Affaires sociales, Michel Hamala Sidibé, a dit que les problèmes de santé oculaire touchent, majoritairement, les habitants les plus pauvres des pays en développement, dont les nôtres. « Selon l’OMS, en 2019, a-t-il dit, au moins 2,2 milliards de personnes sont atteintes de déficience visuelle ou de cécité, parmi ces cas plus d’un milliard auraient pu être évités ou ne sont toujours pas traités.
Au Mali, la prévalence de la cécité est estimée à 1,2%, soit environ 245.500 aveugles. L’offre de soins oculaires reste très inférieure à la demande. On estime entre 15 et 20% la couverture des besoins en soins oculaires. Moins de 10% des vices de réfraction et des cas de glaucome sont correctement pris en charge.
Selon le ministre, plus qu’un problème de santé publique ou de souffrance humaine, la cécité entraîne une baisse de la production et de la productivité. Les enfants servent, généralement, de guide aux parents ayant perdu la vue, toute chose qui compromet leur apprentissage scolaire ou professionnel. Il a expliqué que la lutte contre la cécité contribue à l’atteinte des objectifs du développement durable. L’amélioration de la santé oculaire passe par 3 axes stratégiques majeurs que sont le développement des ressources humaines, le développement des infrastructures et de l’équipement et la lutte contre la maladie.
Concernant les thèmes retenus pour ce 14è congrès, Michel Hamala Sidibé a reconnu qu’ils sont très pertinents. « En effet, a-t-il souligné, les pathologies oculaires de l’enfant, selon l’OMS, constituent un véritable problème de santé publique en Afrique, avec des prévalences huit fois plus élevées que dans les pays développés. Les principales causes restent les opacités cornéennes, les pratiques traditionnelles inadaptées, les conjonctivites néonatales et les cataractes congénitales.
« De vos échanges hautement scientifiques, jailliront des pistes pour promouvoir la santé oculaire dans notre espace francophone commun’, a dit le ministre malien. Il s’est engagé à être le porte-parole des praticiens auprès de ses homologues pour la promotion de la santé oculaire à tous les foras et ou instances stratégiques de décision.
FN/MD (AMAP)