Bamako, 10 novembre (AMAP) Le Centre pour le dialogue humanitaire (Centre HD), a procédé, jeudi, à Bamako, au lancement du projet « Médiation agro-pastorale au Sahel »  doté d’un financement du gouvernement du royaume du Danemark d’un montant deplus de 13 millions de Fcfa

Ce lancement a marqué, notamment, le démarrage des activités du Programme de médiation agropastorale dans les pays du G5 Sahel et a, aussi, permis aux médiateurs communautaires d’échanger sur leurs activités de prévention et de gestion des conflits d’accès aux ressources naturelles et les difficultés qu’ils rencontrent.

Appuyer les médiateurs communautaires dans l’élaboration de messages à l’attention des autorités au sujet de la collaboration sur les questions de gestion du foncier rural, permettre aux autorités nationales et régionales ainsi qu’aux médiateurs communautaires de se familiariser avec la méthodologie du programme de médiation agro-pastorale, aux niveaux local, national et sous régional, faire part de leurs attentes respectives, sont, également, entre autres objectifs de la rencontre.

Selon un dossier remis à la presse, au Sahel, les activités agropastorales sont fortement tributaires de la variabilité climatique. C’est ainsi que les agropasteurs sont, en permanence, à la recherche de stratégies leur permettant une adaptation efficace de leurs systèmes de production au changement climatique.

Ces dernières années, les crises politico-militaires et l’occupation de certaines zones par les groupes extrémistes violents ont fortement perturbé les mouvements traditionnels des animaux et provoqué une crise de confiance entre les communautés pastorales et agropastorales partageant les mêmes espaces géographiques et les mêmes ressources.

C’est dans ce contexte que le Centre pour le dialogue humanitaire, sur financement du royaume du Danemark et de l’Union européenne (UE), conduit un programme de médiation agropastorale afin d’appuyer les communautés dans leurs efforts de prévention et de gestion des conflits d’accès aux ressources naturelles.

La méthodologie de mise en réseaux des médiateurs communautaires, qui a fait ses preuves, entre 2015 et 2018, à travers 22 Communes à la frontière entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso où, près de 400 conflits liés à l’accès aux ressources naturelles et au vol de bétail ont été résolus, est aujourd’hui étendue à plus de 100 communes à travers les pays du G5 Sahel.

Le Centre HD a, pour cela, conduit une première étude de base, entre le 25 mars et le 4 mai 2019, à travers 64 communes dont 26 au Mali, 10 au Niger, 19 au Burkina Faso, 4 en Mauritanie et 5 au Tchad, via des entretiens individuels ou collectifs. Cette étude de base avait pour objectif de préparer la mise en place de réseaux de médiateurs communautaires à travers les communes d’intervention, notamment en identifiant les futurs médiateurs communautaires qui constitueront ces réseaux.

Selon son coordinateur,Almoustapha Amadou,le projet de médiation agropastorale au Sahel a été initié à la suite de la crise multidimensionnelle que le Mali connait depuis 2012.  Avant de préciser que le projet durera trois ans et s’étend sur les cinq pays du G5 Sahel.

Par ailleurs, le représentant de l’ambassade du Royaume du Danemark, Anders Karlsen,a signalé que le financement de ce projet par son pays s’inscrit dans le cadre de la 2è phase du Programme régional Sahel Paix et Stabilisation 2018-2021 du Mali.

Il a expliqué que ce programme couvre l’ensemble des pays du G5 Sahel, avec une attention particulière sur la région du Liptako-Gourma. « A travers ce projet mis en œuvre par le Centre pour le dialogue humanitaire, le Danemark entend contribuer au renforcement des capacités des communautés à prévenir et résoudre les conflits locaux, en étroite coopération avec les autorités locales, en vue de l’adoption et de la mise en œuvre de solutions durables », a soutenu M. Karlsen.

Le secrétaire général du ministère de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale,Attaher Ag Iknane, a indiqué que les pays du Sahel traversent, de nos jours, des crises multidimensionnelles, la crise de sécurité, de développement, mais, aussi et surtout, une crise liée au changement climatique.

« Le corollaire de toutes ces crises est, sans nul doute, l’effritement de la paix sociale qui est une condition essentielle à tout développement », a-t-il expliqué. A ce titre, il se réjouit du démarrage du projet « Médiation agropastorale au Sahel » qui apportera une plus-value aux efforts du gouvernement dans sa quête de la paix et la cohésion sociale entre les communautés.

Il a ensuite rassuré les leaders communautaires que les doléances formulées seront transmises au plus hautes autorités « qui accordent une importance toute particulière à la prise en compte des préoccupations des communautés dans les politiques de développement ».

La rencontre a enregistré aussi la présence du représentant des leaders communautaires, Ahmed Ould Badi, du representant de l’ambassade des Pays-Bas, Diombana Lassana et de plusieurs autres invités.

MS/MD (AMAP)