
Cérémonie officielle de la Journée mondiale de l’enfanceThème international : « Ma journée, mes droits »Thème national : « Planification et budgétisation sensibles aux droits de l’enfant »
Les enfants du Mali appellent à des budgets sensibles à leurs droits pour continuer à bâtir un Mali plus fort.
Bamako, 20 novembre 2025 – À l’occasion de la Journée mondiale des droits de l’enfant, le Parlement des Enfants du Mali, au nom de l’ensemble des enfants du pays, adresse un message fort aux autorités nationales : investir davantage et de manière ciblée dans les droits des enfants afin de continuer à construire un Mali plus fort, plus stable et plus prospère.
Dans une note de plaidoyer présentée aujourd’hui, les enfants rappellent qu’ils représentent plus de la moitié de la population malienne et qu’ils rêvent d’un pays où chaque fille et chaque garçon est en sécurité, protégé contre la violence, bien nourri, scolarisé et en mesure de réaliser son plein potentiel.
« Nous voulons un Mali où chaque enfant — fille ou garçon, riche ou pauvre, avec ou sans handicap, en ville ou en village — est protégé contre la violence, le mariage précoce et le travail des enfants », a déclaré la représentante de la présidente du Parlement des Enfants, Rokia, lors de la cérémonie officielle. « Un Mali où nous pouvons tous aller à l’école, apprendre, jouer et grandir en paix. Un Mali où nous sommes bien nourris et en bonne santé. »
Les enfants ont présenté et remis la note de plaidoyer à Madame le Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, marquant un moment fort de leur engagement en faveur de leurs droits. Cet acte symbolique illustre leur volonté de participer activement aux décisions qui les concernent et de faire entendre leur voix.
« Au plan national, le thème retenu est planification et budgétisation sensibles aux droits de l’enfant. Pour rappel encore, cette budgétisation a déjà commencé et figure dans les recommandations ressorties des états généraux sur la situation de la femme, de l’enfant et de la famille », a rappelé le Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Madame DIARRA Djénéba SANOGO. « Ce thème est d’une importance capitale car il s’agit de mettre en lumière l’intérêt de planifier en tenant compte des droits de l’enfant, à travers une analyse et une évaluation des dépenses et de l’impact de chaque politique et chaque programme. Il s’agirait également par cette approche de veiller à ce que des ressources suffisantes et équitables soient allouées pour que les services garantissent la survie, l’éducation, la protection et la participation des enfants. »
Les enfants soulignent plusieurs avancées importantes : la gratuité des soins primaires pour les enfants de moins de cinq ans, l’éducation fondamentale gratuite et obligatoire, l’augmentation des dépenses publiques en éducation jusqu’à 20 % conformément à la Déclaration d’Abuja, la réduction des mariages précoces ainsi que la création d’institutions dédiées à la protection et à la participation de l’enfant. Toutefois, ils rappellent que les ressources restent largement insuffisantes pour répondre aux besoins réels des enfants.
Par ailleurs, des enfants à travers le Mali ont renforcé leurs capacités de plaidoyer en faveur d’une planification et d’une budgétisation sensibles à leurs droits. Dans le cadre de la Journée mondiale de l’enfance (JME), des activités seront organisées dans plusieurs régions afin de partager la note avec les autorités locales et de poursuivre le dialogue sur la planification et la budgétisation favorables aux droits de l’enfant.
Aujourd’hui encore, chaque heure, cinq enfants de moins de cinq ans meurent de maladies évitables. Plus de 4,27 millions d’enfants — soit 35,6 % — n’ont pas accès à trois besoins essentiels. Le budget national consacre moins de 1 % au Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, seulement 4,73 % à la santé (loin des 15 % recommandés) et moins de 1 % à la nutrition (minimum recommandé : 3 %).
« Le thème national de cette année, planification et budgétisation sensibles aux droits de l’enfant, nous offre l’occasion d’examiner les mesures adoptées, d’évaluer les défis rencontrés et de tirer les enseignements utiles en vue d’une meilleure planification et d’une budgétisation plus favorable aux enfants », a rappelé le Représentant de l’UNICEF au Mali, Monsieur Pierre Ngom.
« Ce choix est motivé par un contexte national marqué par une crise multidimensionnelle — sécuritaire, sanitaire, scolaire et alimentaire — ainsi que par les effets du changement climatique. Ces facteurs accentuent la vulnérabilité des enfants et exigent un investissement renforcé pour garantir leurs droits. »
Face à ces défis, les enfants plaident pour une augmentation significative des budgets alloués à la santé, à l’éducation et à la protection sociale, ainsi que pour un renforcement de leur participation aux processus de planification et de budgétisation. Un budget véritablement sensible aux droits de l’enfant est indispensable pour réduire la mortalité infantile, garantir une éducation inclusive et de qualité et protéger chaque enfant contre les violences et les abus.
L’UNICEF continuera à soutenir les enfants et les efforts du Gouvernement pour promouvoir des budgets sensibles à leurs droits, grâce à l’appui de ses partenaires.


