Bamako, 10 mar (AMAP) Le ministère malien de l’Économie et des Finances, Alousseni Sanou, a souligné, jeudi, a Bamako, la nécessité d’échanger avec les acteurs de la chaîne des dépenses publiques pour mieux coordonner les actions.
M. Sanou, qui intervenait au Centre international des conférences de Bamako (CICB), à la 2e édition des échanges entre les principaux acteurs de la chaine des dépenses publiques, a souligne que le contexte actuel du Mali, « la mobilisation des recettes publiques intérieures, comme principale source de financement des politiques publiques, rend, plus que jamais, nécessaire la rationalisation des dépenses publiques. »
Cet atelier d’échanges entre les acteurs de la chaîne des dépenses publiques, institué depuis deux ans, constitue un forum d’échange et de dialogue autour des mesures, des règles et des comportements visant l’efficacité et l’efficience des dépenses dans un contexte de rareté des ressources.
Les débats ont porté sur quatre thèmes à savoir, les contraintes de la gestion des finances publiques et la moralisation du coût des acquisitions de biens et des prestations de services. S’y ajoutent la cartographie des infractions aux règles d’exécution des dépenses publiques et leur manifestation, la promotion de la production nationale et de l’outil national de production à travers la commande publique.
Dans son discours d’ouverture, le ministre de l’Économie et des Finances a rappelé que l’année 2022 a été particulièrement rude pour le Mali en raison de diverses crises, notamment la crise sécuritaire, la Covid-19, la crise russo-ukrainienne et l’embargo économique et financier imposé par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Selon Alousseni Sanou, en matière de gestion des finances publiques, ces chocs se sont traduits par la baisse des recettes fiscales, la hausse des dépenses d’intervention pour atténuer les effets de l’inflation induite et l’accès difficile au financement.
« Au même moment, a-t-il dit, l’Etat devait continuer à faire face aux indispensables et vitales dépenses de défense et de sécurité. » Pour lui, « ce sont là autant de défis à relever à travers, entre autres, une bonne gestion de nos finances publiques. »
Le ministre a ajouté que « cet objectif nous a conduit à adopter une politique budgétaire très restrictive à travers des mesures de régulation très rudes telles que le gel et l’annulation d’une partie des crédits budgétaires. »
A ce propos, le patron de l’hôtel des Finances a remercié les différents acteurs pour leur accompagnement et leur bonne attitude face à ces mesures de régulation budgétaire, toute chose qui, selon lui, « a permis de maîtriser le déficit du budget 2022 à 4,9% contre une prévision de 5,2% du PIB. »
Le ministre de l’Economie et des Finances a, par ailleurs, souligné que la conjugaison des crises a imprimé un rythme d’accroissement constant aux dépenses publiques à un moment où l’Aide publique au développement (APD) est arrêtée et où les capacités d’endettement sont de plus en plus limitées.
« En effet, depuis août 2020, les appuis budgétaires sont suspendus et l’endettement public érode de plus en plus l’équilibre budgétaire. Dans ce contexte, et plus que jamais, la rationalisation et l’efficacité des dépenses publiques demeurent la seule alternative », a révélé Alousseni Sanou.
Il a interpellé les responsables du budget, des marchés publics, du contrôle financier et les directions des finances et matériels pour assurer une bonne rationalisation, une efficience (en termes de délai, de coût et de pertinence) et une moralisation des dépenses publiques.
« La bonne gouvernance, a-t-il rappelé, exige de tous et de chacun un comportement responsable au quotidien dans l’application stricte des textes règlementaires face aux biens publics. »
AG/MD (AMAP)