Cercle de Bafoulabé : Un incendie fait trois morts et plus de 53 millions de dégâts dans huit villages

Par Bandé Moussa SISSOKO

Bafoulabé, 02 juillet (AMAP) Un incendie a causé des pertes énormes en vies humaines, dont une femme enceinte et sa fille de 2 ans, dans le village de Diakhaba, et un enfant de trois ans, dans le village de Gounfan (Ouest) et d’énormes dégâts matériels dans les huit villages évalués à plus de 53 millions de Fcfa.

Selon un rapport de mission dépêchée, le lendemain du sinistre, par le préfet du Cercle de Bafoulabé, Falaye Sy, tout a commencé, le 14 juin 2020, lorsqu’un vent qualifié d’ « apocalyptique » par les autorités locales, a soufflé sur plusieurs localités. Le vent violent a atteint les villages de Dinkaba, Dialako (Commune de Diokeli), Bremassou (Commune de Mahina), Tintiba, Seguelindji, Hameau Farsimato (Commune de Gounfan), Bambila (Commune de Tomora) et Diallan (Commune de Diallan).

Il ressort du rapport de cette « mission d’urgence » que le feu survenu dans les communes de Diokeli, Mahina, Gounfan, Tomora, dans le district sanitaire de Oussoubidiagna, et dans la Commune de Diallan, a, ensuite, consumé des habitats, des vivres, des biens matériels, des documents administratifs et religieux.

D’après les informations recueillies sur place, un feu de ménage serait à la base du feu qui s’est propagé aux habitations, suite à un vent violent qui a surpris les ménages, vers 18 heures. Plus de 146 ménages abritant 1 212 personnes dont 585 hommes et 627 femmes, ont été affectés par le drame.

« Nous avons la perte de 17 065 kg de mil, 16 005 kg de riz, 16 005 kg de maïs, 41 775 kg d’arachide, 430 kg de sésame. 300 couvertures, 6 bœufs, 30 moutons, 17 chèvres, 106 poulets et 5 342 750 Fcfa en espèces. La destruction a concerné 674 cases, 74 magasins, 300 matelas, 300 couvertures, 6 bœufs, 30 moutons, 17 chèvres, 106 poulets et 5 342 750 Fcfa en argent espèce », ont indiqué les missionnaires dans leur rapport, faisant le bilan  des victimes et l’inventaire des dégâts de la catastrophe.

La mission dans les villages sinistrés a présenté les condoléances des autorités locales, régionales et du gouvernement aux familles des victimes. Le préfet du cercle de Bafoulabé, Falaye Sy s’est, également, rendu dans les localités dont Diakhaba, en compagnie du président du comité local de veille, pour remettre 10 sacs de riz, 5 sacs de sucre et une somme de 100 000 Fcfa aux victimes de l’incendie. Les partenaires et d’autres personnes de bonne volonté ont, aussi, volé au secours des populations sinistrées, en leur apportant de l’argent, des vivres, entre autres.

En dépit des dons aux sinistrés, surtout de femmes enceintes et allaitantes et d’enfants, sans oublier les personnes âgées, déjà dans une situation de vulnérabilité, par les autorités régionales et locales, au nom du gouvernement, l’urgence d’une assistance humanitaire, sous forme de denrées de première nécessité et de services de base (santé, notamment), se fait cruellement sentir dans cette partie de la Région de Kayes, dans l’Ouest du pays.

Les besoins se résument aux produits alimentaires de première nécessité (céréales), d’habitat, d’équipements et d’effets domestiques, matériels d’hygiène, d’assainissement et d’entretiens, de médicaments et autres semences et outils de production comme les charrettes. Il y a, aussi, la reconstruction des toitures calcinées.

A cause de ces incendies, la population se retrouve, aujourd’hui, confrontée à des questions vitales dont la perte de documents administratifs comme les cartes NINA, les carnets de famille, les livrets de mariage, les diplômes et actes de naissance.

On note aussi les soins de santé primaire, y compris la prise en charge des urgences, notamment les cas de traumatisme et de blessures, l’accès à l’eau potable.

A l’approche de l’hivernage (juin et juillet), beaucoup de localités de la première Région administrative du pays sont exposées à des tornades, accompagnées parfois de vents violents et poussiéreux, rendant la vision nulle, surtout, à Kayes, la Cité des rails et capitale régionale. Ces vents font, souvent, tomber des murs, des hangars, des branches d’arbres ou, même, arrachent des arbres, des panneaux.

BMS/MD (AMAP)