Envoyé spécial
Bandé Moussa SISSOKO
AMAP-Kayes
Kéniéba, 27 avr (AMAP) Le gouverneur de la région de Kayes, le général de brigade Moussa Soumaré, a consacré une bonne partie de sa tournée dans le Cercle de Kéniéba à des visites de terrain pour s’imprégner des réalités locales. Ainsi, il s’est rendu au Centre d’auto-promotion et auto-formation des femmes et au « Tambaoura Bouloula Bara Digui Bounwo ». Ces deux structures contribuent à la lutte contre l’orpaillage clandestin à travers la formation et l’insertion socio professionnelle des jeunes et des femmes.
Situé dans le quartier de Ballabougou, le Centre d’auto-promotion et auto-formation des femmes a été créé, il y a plus de 10 ans. Cette structure est animée par la Coopérative des femmes du quartier de Ballabougou, depuis 3 ans. On y retrouve une salle de classe pouvant accueillir 29 à 60 apprenantes. Ici, les femmes apprennent à fabriquer du savon, du beurre et du miel sur la base de nos produits locaux (moringa, baobab, charbon…)
Dans cette structure, les pensionnaires sont confrontés à des problèmes d’équipements et de toilettes. « Les femmes appuient les chefs de famille, en travaillant dans des conditions extrêmement dures. Dans les mines, certaines perdent leurs vies, comme ce fut le cas dans la Commune rurale de Dabia.
Les dispositions prises par le président de la Transition, le général d’armée Assimi Goïta, après cette tragédie permettront aux femmes de mener des activités génératrices de revenus. « Je suis venu voir comment on peut vous aider. Mettez l’accent sur la qualité de vos productions pour attirer les clients et les investisseurs », a déclaré le général de brigade Moussa Soumaré. Il a demandé aux femmes de ne pas mener des activités de teinture dans les familles et dans certains endroits à cause de leur impact négatif sur la santé et l’environnement.
Le chef de l’exécutif régional a pu admirer quelques produits locaux de la coopérative Siguidia de Kéniéba que dirige Mme Fofana Djénéba Koné. On lisait la satisfaction sur le visage de ces braves femmes qui, par la voix de Mme Traoré Djénéba Kamiss
oko, l’ont exprimé à leur hôte. Selon elles ont annoncé que seule la fermeture des mines peut les réorienter vers d’autres activités génératrices de revenus, comme la transformation des produits locaux.
« Tambaoura Bouloula Bara Digui Bounwo » est le fruit du partenariat entre le Conseil régional de Kayes et la compagnie minière canadienne B2Gold. Ce centre, qui sera bientôt opérationnel, est doté de 5 ateliers, (électricité, mécanique auto, transformation, tamisage, restauration) pour la formation-adéquation-emploi. D’après son directeur, Moustapha Niasse, letablissement dispose de 6 hectares (ha) pour son extension.
Ce centre de formation, comme l’atteste son nom malinké, est à l’actif de l’ex-Conseil de Cercle et du Conseil régional. Le président du Conseil régional Bandiougou Diawara faisait partie de la délégation du gouverneur.
Le général de brigade Moussa Soumaré a achevé sa tournée par la visite du site du champ solaire à Yeremoundé, un hameau de culture du village de Sansanto, situé à 7km de la ville de Kéniéba. Couvrant une superficie de 2km2 soit 200 ha, des panneaux solaires y seront installés pour produire de l’électricité au profit des populations de Kéniéba et d’autres localités. Grâce à ce champ solaire, le problème d’électricité sera résolu dans ce cercle de la Région de Kayes.
Ces centres de formation, tout comme le champ solaire, sont les bienvenus dans un cercle où l’exploitation des mines artisanales par les Chinois, bien que diversement appréciée par les populations, suscitent des inquiétudes liées aux conflits d’intérêts et du comportement de certaines personnes qui servent d’intermédiaires entre les villages et les Chinois. Des intermédiaires qui s’enrichiraient sur le dos des braves populations. D’après certains habitants, tout le monde (autorités et populations) trouve son compte dans l’exploitation de ces mines.
Au terme de sa visite, le gouverneur a accordé une interview à la presse pour exprimer sa satisfaction et a invité les populations à respecter les nouveaux textes.
BMS/MD (AMAP)