Campagne agricole 2020 : La Région de Koulikoro attend impatiemment l’engrais subventionné

Par Amadou MAÏGA

Koulikoro, 10 août (AMAP) Dans la Région de Koulikoro, beaucoup de cultures sont à la levée mais le maïs est à la montaison et se trouve à l’état où il besoin de fertilisation. « Cette spéculation a ce besoin, à un moment précis, sinon le paysan le sentira sur son rendement », s’inquiète le chef secteur agriculture, Fouceni Koné.

Selon M. Koné, le visage de la campagne agricole 2020 n’est pas différent de celui de 2019 dans le cercle de Koulikoro. « La seule différence entre les deux campagnes, signale le chef de secteur agriculture de Koulikoro, c’est le retard des activités de la fertilisation ». « En 2019, les champs avaient été fertilisés et présentaient un meilleur aspect par rapport à 2020 », soutient le technicien.

Certains paysans, interrogés dans la Commune de Dinandougou et dans un village de la Commune de Baguineda, dans le Cercle de Kati, proche de Koulikoro, partagent les mêmes préoccupations. De l’avis de Sidiki Coulibali, du village de Gossi, dans la Commune de Dinandougou, le démarrage des travaux champêtres a été difficile avec l’irrégularité des pluies, mais, à présent, il pleut et nous avons fini avec les semis de maïs et de mil. L’heure est au désherbage. « Notre seule préoccupation demeure la non disponibilité des engrais subventionnés », dit M. Coulibaly.

Un souci que partage Daouda Traoré de Baguineda. Pour ce dernier les semis sont en cours dans sa localité et il y a insuffisance de pluies. « Pour augmenter les rendements de maïs, on a créé des associations et coopératives pour encourager les paysans à cultiver cette spéculation grâce à la subvention d’engrais, malheureusement, jusqu’à cette première décade d’août, les engrais subventionnés ne sont pas encore disponibles. Or, les premiers semis de maïs sont à la peine faute d’engrais », regrette Youssouf Diarra, représentant de l’inter profession maïs à Koulikoro. « Si le problème n’est pas résolu à temps, cela risque de compromettre la campagne car les rendements en maïs vont fortement chuter », s’alarme M. Diarra avant de solliciter l’appui urgent de l’Etat pour résoudre rapidement ce problème d’engrais subventionnés.

Le visage des campagnes agricoles 2019 et 2020 n’est pas différent de celui de 2019 dans le cercle de Koulikoro et « le niveau des emblavures est semblable à la même période », a expliqué le chef secteur agriculture de la localité. « Mais le constat majeur, c’est le retard dans le démarrage de la campagne agricole, ces dix dernières années, dû en grande partie aux effets des changements climatiques », a-t-il souligné.

Selon M. Koné, l’irrégularité des pluies et leur répartition dans l’espace sont des aléas qui retardent la campagne. « Cette situation fait que nous conseillons aux paysans d’utiliser les variétés précoces. Parmi celles-ci, des variétés qu’on sème en juillet réussissent à 99% », assure Fouceni Koné qui fait remarquer que l’évolution des pluies est normale. Ce qui permet d’espérer une bonne campagne.

BONNE PLUVIOMETRIE – Les quantités de pluies recueillies du 1er mai au 31 juillet 2020, aux différents postes pluviométriques, sont généralement supérieures à celles de l’année dernière, à la même période. A Koulikoro, par exemple, au 31 juillet 2020, 331,5 mm de pluies ont été enregistrés en 28 jours contre 298,6, en 24 jours, à la même date en 2019, 495 mm en 23 jours à Sirakorola, en 2020, contre 322mm en 19 jours en 2019, à Dinandougou 394 mm en 21 jours contre 306 mm en 17 jours.

Cependant, les niveaux ont été inférieurs à Koula avec 201 mm, en 21 jours, en 2020 contre 298 mm en 16 jours en 2019, à Nyamina, 322 mm en 26 jours en 2020 contre 327,5 mm en 22 jours en 2019, à Tienfala 313 mm en 24 jours en 2020 contre 344 mm en 20 jours en 2019.

En termes de réalisations d’emblavures, à la date du 31 juillet, 28.854 ha de mil ont été réalisés sur une prévision de 35.000 ha, 29.571 ha de sorgho sur une prévision de 31.187 ha, 18.592 ha de maïs sur une prévision de 24.150 ha, 3019 ha de riz pluvial sur une prévision de 35.000 ha, en riz bas fond 3.447 ha ont été réalisés sur une prévision de 35.000 ha.

AM/MD (AMAP)