Bamako, 16 avr (AMAP) Barrick Gold Corporation, opérateur de la mine de Loulo-Gounkoto au Mali dont les bureaux à Bamako ont été fermés par le gouvernement malien, a appelé, mardi, ce dernier à un « leadership responsable » face à l’aggravation de la situation dans le pays, marquée par l’arrestation de ses employés, la suspension de ses exportations d’or et cette récente fermeture de ses bureaux dans la capitale.

Dans un communiqué publié le 15 avril, la société minière canadienne exhorte les autorités maliennes à signer un protocole d’accord négocié en février 2025 pour résoudre les litiges en cours.

Barrick affirme avoir agi « de bonne foi, s’engageant dès octobre 2024 dans un cadre visant à régler tous les différends avec le gouvernement.»

« Nous avons versé 85 millions de dollars américains dans le cadre des négociations en cours et signé le protocole d’accord comme demandé en février », indique le communiqué. Cependant, la signature du gouvernement reste en suspens, entravée, selon Barrick, par « un petit groupe d’individus qui placent leurs intérêts personnels ou politiques au-dessus des intérêts à long terme du Mali et de son peuple ».

La situation s’est aggravée avec des mesures gouvernementales jugées hostiles par l’entreprise, notamment l’arrestation de ses employés, toujours « injustement détenus », et la menace de placer la mine de Loulo-Gounkoto sous administration provisoire si la production ne reprend pas.

Barrick considère qu’ «Il est regrettable que le gouvernement continue d’entraver les exportations d’or tout en exigeant le paiement d’impôts sur des revenus qu’il a activement empêché de générer. » L’entreprise souligne les conséquences économiques et humaines de cette impasse. La mine de Loulo-Gounkoto, un « contributeur clé à l’économie nationale », génère des impôts et redevances essentiels au budget malien. Une inaction prolongée menace sa viabilité à long terme et prive le pays de revenus substantiels, selon l’opérateur minier

Par ailleurs, « quatre citoyens maliens innocents continuent d’être privés de leur liberté, sans justification », déplore Barrick, qui malgré les tensions, se dit prête à honorer l’accord négocié, ce qui permettrait de relancer la production, de libérer les employés détenus et d’abandonner les poursuites pénales.

L’entreprise, présente depuis longtemps au Mali, insiste sur son engagement en faveur du développement local, ayant maintenu le paiement des salaires et le soutien à la chaîne d’approvisionnement malgré la crise. « Cette situation n’est pas viable sur le long terme », avertit, toutefois, le communiqué.

En l’absence de solution, Barrick se réserve le droit de recourir à l’arbitrage international et à d’autres voies légales contre le gouvernement de Bamako, et « les acteurs agissant de mauvaise foi. » La société appelle les autorités maliennes à conclure l’accord « dans l’intérêt du peuple et de l’économie nationale ».

OS/MD (AMAP)