Par Amara Ben Yaya TRAORÉ
Bamako, 24 mai (AMAP) Sous un ciel étoilé, l’esplanade du Centre international de conférences de Bamako (CICB) a vibré, samedi, au rythme du Bal des costumes traditionnels, organisé par l’Office de radiodiffusion et télévision du Mali (ORTM).
Placé sous le haut patronage du président de la Transition, le général d’armée Assimi Goïta, cet événement, porté par le thème : «Culture malienne, unité dans la diversité», a célébré avec éclat la richesse du patrimoine malien.
Proclamée Année de la culture par le Président Goïta, 2025 offre un cadre idéal à cette manifestation annuelle de l’ORTM. Des milliers de participants se sont réunis pour célébrer la mosaïque des identités ethniques maliennes, fusionnées en un vivant symbole d’unité nationale.
Une innovation marquante de cette édition a été la participation de délégations des pays de la Confédération des États du Sahel (AES), renforçant les liens régionaux à travers la culture.
Dès les premières heures de la soirée, les projecteurs ont illuminé une scène éclatante de couleurs : boubous basin ornés de broderies dorées, tuniques bogolan aux motifs ocre, tenues peules parées de perles et de cauris, et robes en wax inspirées des traditions locales.
Le défilé des costumes a mis en lumière la diversité des cultures bambara, peule, tamasheq, dogon, soninké, bwa, sarakolé, minianka, sénoufo et bien d’autres, incarnant pleinement le thème de l’unité dans la diversité.
AMBIANCE DE FETE DES SENS – Une atmosphère saturée de parfums envoûtants : l’encens brûlant dans des calebasses, le thé à la menthe servi dans des verres fumants et les arômes alléchants des stands où s’empilaient des plats de tiga dèguè (sauce d’arachide), de fari (beignets de haricot) et d’autres mets traditionnels, attirant les visiteurs dès l’entrée. La musique des djembés, des balafons et des flûtes peules résonnait, portée par une brise douce qui faisait danser les feuilles des flamboyants bordant l’esplanade. À l’écart, des stands illuminés proposaient des bijoux en argent, des étoffes en wax et des sculptures en bois, captivant les curieux.
L’enthousiasme était palpable, notamment chez les jeunes. Des groupes de filles en tenue peule, leurs coiffes tressées et ornées de perles multicolores, riaient en se prenant en photo, tandis que des enfants surexcités couraient entre les adultes, imitant avec énergie les pas de danse qu’ils observaient.
Sur la scène principale, des troupes de danseurs Minianka, parées de tenues taillées dans de la cotonnade, ont captivé le public avec des chorégraphies puissantes. Les danseurs tamasheq, drapés dans des boubous éclatants, ont enflammé l’assistance au rythme envoûtant du takamba et des sons des ngonis des chasseurs.
Les troupes du Burkina Faso et du Niger, invitées dans le cadre de l’AES, ont également émerveillé l’assistance par leur savoir-faire, ajoutant une dimension sahélienne à cette célébration.
« Ce bal est une vitrine de notre identité », a déclaré Fatoumata Keïta, étudiante de 19 ans, rayonnante dans une tenue peule. « En 2025, porter ces vêtements, c’est dire au monde que notre culture est vivante et qu’elle nous rassemble. »
Un sentiment partagé par Moussa Diarra, enseignant à la retraite, observe la scène, très ému. «
L’initiative du président de la Transition de faire de 2025, l’Année de la culture nous rappelle que nos traditions sont un trésor. Ce soir, je vois l’espoir dans les yeux des jeunes », s’est-il réjoui.
Pour le ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’Administration, Alhamdou Ag Ilyène, qui a présidé l’évènement, ce bal illustre pleinement l’objectif de l’An
née de la culture, proclamée par le Chef de l’État pour promouvoir le patrimoine malien comme levier d’unité nationale et de développement.
Il a souligné le rôle clé des médias dans la valorisation de cette richesse culturelle et a félicité les organisateurs pour le thème choisi, qu’il juge « vecteur de cohésion sociale».
« C’est une activité à pérenniser, à renforcer et à poursuivre, car les bonnes choses se bonifient avec le temps», conclut le ministre Alhamdou Ag Ilyène.
Le directeur général de l’ORTM, Hassane Baba Diombélé, a salué l’engagement de la jeunesse dans cette initiative présidentielle. Il s’est également réjoui de la participation des délégations de la Confédération AES, et vois dans ce rendez-vous culturel « une illustration de la vision commune des dirigeants du Mali, du Burkina Faso et du Niger pour harmoniser leurs actions de développement. »
Ce bal des costumes traditionnels de l’ORTM a transcendé son statut de simple événement culturel pour devenir un puissant symbole de cohésion, non seulement pour le Mali, mais aussi pour la région sahélienne.
En célébrant la diversité tout en affirmant l’unité, l’ORTM a relevé avec brio le pari de valoriser le patrimoine culturel comme un moteur de rassemblement et d’espoir.
Le rendez-vous a réuni les ministres de l’Intégration africaine et des Maliens établis à l’extérieur, Mossa Ag Attaher, et de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Oumou Sall Seck.
Le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière était représenté par son chef de cabinet, Nohan Sow. Des représentants du Conseil national de Transition (CNT) et des ambassadeurs accrédités au Mali ont également honoré l’événement de leur présence.
ABT/MD (AMAP)