Bamako, 22 novembre (AMAP) Les jurés de la Cour d’assises de Bamako ont infligé la peine de dix ans de réclusion à Yaya Guindo, jugé pour l’assassinat de Guimba Camara, lors de la dernière session de la capitale malienne, a appris l’AMAP.
Guindo, le géomancien, profitait de l’absence de l’orpailleur, Camara, pour entretenir des relations intimes avec son épouse. Enhardi par son succès, il a finalement enlevé toute la famille du cocu. Tentant de récupérer les siens, l’orpailleur a fini par commettre l’irréparable. Une infraction prévue et punie par les articles 199 et 200 du Code pénal. La sordide histoire s’est passée à Deguela, dans le cercle de Kangaba.
Yaya Guindo a quitté son bercail (le plateau Dogon) avec son épouse Binta Sangaré pour travailler, successivement, à Bamako, Bancoumana (Kati) et Deguela (Kangaba) dans des fermes agricoles. Son salaire ne lui permettant plus de faire face aux charges de sa famille, il a décidé de se rendre sur le site d’orpailleurs de Kokoyo, pour tenter sa chance et améliorer les conditions de vie précaire de sa famille.
Il y a demeuré et venait rendre visite à sa famille, tous les lundis, jour de repos sur les sites d’orpaillage. Profitant de son absence, la victime, Guimba Camara, multipliait les visites chez Binta Sangaré qui se disait intéressée pour apprendre la géomancie. De ce rapprochement, est né un lien intime qui se transforma en concubinage.
Les deux amants envisagèrent un projet de mariage qui les amena à prendre la fuite et trouver refuge à Bancoumana. Yaya Guindo, mis devant le fait accompli de l’enlèvement de sa famille par Guimba Camara, entreprit des démarches, tant auprès des autorités coutumières de Deguela qu’auprès du père de Guimba pour l’amener à lui rendre sa femme et ses enfants, mais sans succès.
Il prit son mal en patience jusqu’à la date fatidique du 16 août 2016. Ce jour-là, aux environs de 14 h, lorsqu’il apprit que Guimba était de retour au village, il se rendit chez lui. Montant le guet dans un champ de maïs, lorsqu’il vit Guimba passer, il surgit de derrière lui. Une dispute les opposa au cours de laquelle, Yaya parvint à assener trois coups de poignard à son adversaire, au niveau du dos et la tête. Il s’écroula et succomba des suites de ses blessures. Yaya prit la fuite, mais fut recherché, appréhendé et conduit à la gendarmerie, plus tard.
À la barre, l’accusé a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Sa défense, dans sa plaidoirie, a d’abord demandé à la Cour de mettre les faits dans leur contexte réel pour traiter ce dossier. Elle a demandé aux juges de requalifier l’infraction, d’ « assassinat »en « homicide involontaire ».
Selon le ministère public, cet acte a été prémédité. Il a demandé à la Cour de maintenir l’accusé dans les liens de la culpabilité.
Après délibération, la Cour a reconnu Yaya Guindo coupable de l’infraction d’ « assassinat ». Ila, certes, bénéficié de circonstances atténuantes, mais a écopé de 10 ans de réclusion.
YD/OD/MD (AMAP)