
La ministre déléguée auprès du Premier ministre, ministre de l’Économie et des Finances, chargée du Budget, Mme Barry Aoua Sylla
Bamako, 06 décembre (AMAP) L’Assemblée nationale a adopté, jeudi, la première partie du projet de loi de finances 2020qui prévoit des recettes de 2181,828 milliards de Fcfa et des dépenses de 2604,568 milliards de Fcfa pour un déficit global de 422,740 milliards Fcfa
Initié par le ministre de l’Économie et des Finances et adopté par le Conseil des ministres, le 20 septembre dernier, le texte était défendu par la ministre déléguée auprès du Premier ministre, ministre de l’Économie et des Finances, chargée du Budget, Mme Barry Aoua Sylla.
Cette loi de finances se situe dans le cadre de la programmation pluriannuelle 2018-2020. Ses orientations tiennent compte des engagements pris par l’Etat aux plans interne et externe. A l’instar de celui de 2019, le budget 2020 met l’accent sur les questions d’efficacité et d’efficience des allocations budgétaires, leurs liens avec les objectifs de politiques publiques et la consolidation des acquis des années antérieures. En matière de dépenses, les allocations budgétaires cibleront les priorités du gouvernement retenues dans le Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD) 2019-2023.
Pendant les échanges, Mme Barry a indiqué que, structurellement, les dépenses sont plus élevées que les recettes. Répondant à la question d’un député sur la participation au capital de certains établissements, elle a dit qu’un suivi est fait au niveau de ces sociétés. Cependant, des réflexions sont en cours pour la mise en place d’une structure pour ce faire.
RÉSILIENCE –Concernant la suppression de la taxe emploi-jeune, la ministre a fait savoir que l’Etat s’est engagé à donner des ressources à l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (APEJ) pour lui permettre de continuer à faire face à ses missions. Elle a affirmé que le MalI a montré une certaine résilience, malgré la situation difficile qu’il traverse, depuis des années, en maintenant un bon taux de croissance.
Parlant des services d’assiette et de la douane, en particulier, elle a évoqué des zones où les agents ne peuvent pas travailler. Cependant, des mesures sont en train d’être prises pour combler ce manque à gagner.
Répondant à une question sur la loi de finances rectificative de 2019, Mme Barry Aoua Sylla a souligné qu’il y avait des dépenses nouvelles à prendre en compte. D’après elle, l’année dernière, les dépenses de sécurité ont absorbé une part importante du budget de l’Etat.
Actualité oblige, les questions de certains parlementaires ont porté sur la suspension de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) au niveau des pharmacies. En réponse, la ministre a assuré que les cotisations sont suivies par ses services, semaine par semaine, et se font, normalement, précisant que ce n’est en rien un problème de budget.
Après des débats houleux, les députés ont adopté la première partie de la loi des finances 2020 en plusieurs points. D’abord, ils ont adopté les évaluations de recettes du budget général par 12 voix contre, 96 pour et 2 abstentions, les évaluations des budgets annexes par 12 voix contre, 96 voix pour et 3 abstentions. Ensuite, les évaluations des recettes des comptes spéciaux du Trésor par 98 voix pour, 12 contre et 2 abstentions. En outre, ils ont adopté l’évaluation des ressources de trésorerie, le solde budgétaire global et le solde budgétaire de base.
A l’issue des travaux, la ministre Barry Aoua Sylla s’est dite satisfaite de l’adoption de cette première partie de la loi des finances par les députés.
De son côté, le député Abdine Koumaré, président de la Commission des Finances, de l’Économie, du Plan et de la Promotion du secteur privé, a rappelé que, depuis trois ans, le Mali a basculé en mode budget programme. Selon lui, cela voudrait dire que l’argent qui est mis à la disposition du gouvernement doit être justifié dans sa partie dépenses. « Aujourd’hui, on est à la partie mobilisation des ressources pour faire face aux dépenses. Le budget programme nous oblige à voter la première partie d’abord qui concerne la mobilisation des ressources pour aller, ensuite, vers la deuxième partie qui constitue les programmes, c’est-à-dire les moyens de politiques publiques», a expliqué Abdine Koumaré.
Ladeuxième partie de la Loi de finances 2020 qui va porter sur les programmes, sera examinée par les députés, le 19 décembre prochain.
DD/MD (AMAP)