Appropriation du nouveau Code pénal et du Code de procédure pénale : Des acteurs de justice en formation

Bamako, 11 août (AMAP) Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mamoudou Kassogué, a lancé officiellement, ce lundi, au Centre international de conférences de Bamako (CICB), les sessions de formation sur le Code pénal et le Code de procédure pénale. Cette cérémonie a été suivie par la formation des acteurs de la justice, a constaté l’AMAP.

L’objectif de ces sessions est de renforcer les capacités des acteurs du droit et de les familiariser aux changements intervenus, afin qu’ils soient pleinement outillés pour appliquer les nouvelles dispositions.

Selon le ministre de la Justice, les nouveaux codes « marquent un tournant décisif dans la modernisation de notre système de justice pénale. » « À travers les nombreuses innovations qu’ils comportent, en adéquation avec les défis et enjeux du monde contemporain mais, aussi, avec les réalités de notre pays engagé dans le processus de refondation de l’État, ils témoignent de cette volonté de progrès », a dit Mamoudou Kassogué.

Il a précisé que les enjeux de ces deux nouveaux textes sont d’autant plus importants qu’ils « traduisent la volonté politiquedes autorités maliennes de renforcer la lutte contre l’impunité. » Les deux codes permettent, également, « d’assurer un meilleur respect des droits fondamentaux, d’aligner le droit national aux standards internationaux et de garantir une justice plus efficace, équitable et transparente », a indiqué le ministre.

Pour sa part, le représentant du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Maleye Diop, a estimé que le démarrage de ces formations marque une nouvelle étape dans la mise en œuvre de cette réforme majeure. « Le document, élaboré à travers un processus participatif, représente une avancée significative vers la modernisation du système judiciaire malien », a estimé M. Diop

Il a rappelé que la promulgation, en décembre 2024, du nouveau Code pénal et du Code de procédure pénale « constitue une avancée majeure dans le processus de refondation de l’État malien, et témoigne de la ferme volont

é des autorités de bâtir une justice plus moderne, équitable et respectueuse des droits humains. » « Le PNUD reste ainsi disponible pour accompagner le ministère sur les chantiers à venir »,a-t-il assuré

M. Diop a, également, souligné que ces textes introduisent plusieurs innovations, notamment la sup

pression de la Cour d’assises au profit de Chambres criminelles, l’introduction du bracelet électronique, ainsi que la création de pôles spécialisés dans la lutte contre la cybercriminalité, le terrorisme et la délinquance économique.

De son côté, la chargée d’affaires de l’ambassade des Pays-Bas, Saskia De Smidt, a indiqué que « l’accès à la justice est un facteur déterminant pour l’épanouissement d’une nation. » Selon elle, il s’agit d’un élément essentiel à la stabilité socio-économique, à la gouvernance et à la sécurité d’un pays. C’est pourquoi les questions de justice, d’État de droit et de cohésion sociale figurent au cœur des priorités des Pays-Bas.

Cinq sessions de formation sont prévues dont la première, destinée aux acteurs de justice du district de Bamako, et les quatre autres dans les Régions de Kayes (Ouest), Ségou et Mopti (Centre). Cette organisation vise à assurer une couverture nationale de la carte judiciaire et une participation inclusive des acteurs concernés.

MMD/MD (AMAP)