Envoyé spécial

Moussa DIARRA

Djeddah (UNA-AMAP) – L’Union des agences de presse de l’Organisation de la coopération islamique (UNA) a tenu une table ronde, samedi 26 octobre 2024, à Djeddah, qui a recommandé de promouvoir les échanges de contenu sur l’actualité humanitaire entre les agences de presse et les médias en général.

La table ronde, à laquelle ont participé des directeurs d’agences de presse dont l’AMAP et des experts en travail humanitaire international, a notamment demandé de renforcer la coordination, le partenariat et les canaux de communication entre les médias et les institutions de secours internationales. En plus, d’approfondir le concept de « communication pour le développement » dans les médias pour servir le progrès global de la société.

Les participants ont, également, recommandé de concentrer la couverture médiatique sur les histoires humanitaires et la nature individuelle des crises humanitaires, loin du langage des statistiques qui peuvent réduire la souffrance humaine en nombre.

Il faut, tout aussi, travailler à renforcer les capacités des professionnels travaillant dans le domaine de la communication humanitaire, en plus de se méfier de la désinformation dans les médias humanitaires et de chercher à la corriger pour s’assurer que les personnes dans le besoin reçoivent des informations correctes sur l’aide et d’autres questions humanitaires.

Placé sous le thème « Vers les médias humanitaires : Le rôle de la presse dans le soutien au travail humanitaire et la mise en lumière des efforts de secours », la table ronde a été organisée en marge de la « Conférence ministérielle de haut niveau des donateurs sur la crise humanitaire au Sahel et au lac Tchad », qui s’est tenue, le même jour, au siège de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) à Djeddah.

Cette conférence, elle-même, était organisée conjointement par le Centre d’aide et de secours humanitaires du roi Salman (KSrelief) et l’OCI, en coopération avec le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

S’adressant aux participants, le directeur général de l’UNA, M. Mohammed bin Abd Rabbo Al-Yami, a souligné que les « médias » sont l’un des principaux éléments de la réponse aux crises humanitaires. Selon lui, « les travailleurs humanitaires parient sur le ‘pouvoir des médias’ et leur influence pour mettre en évidence les situations humanitaires et encourager leurs activités d’aide et de secours. »

Al-Yami a ajouté que les médias font face à certains défis pour jouer ce rôle, y compris dans le cadre de programmes spéciaux face aux crises. Ainsi « certaines crises sont visibles tandis que d’autres sont ignorées, sans critères clairs, au point que la notion de ‘crises oubliées’ est devenue populaire, en référence aux crises hors du champ des médias, malgré les tragédies et les difficultés qu’elles impliquent. »

Il a appelé à renforcer le partenariat entre les institutions et organisations humanitaires et à ouvrir des canaux de communication directs pour coordonner la couverture médiatique des efforts des organisations humanitaires et de leurs initiatives.

Al-Yami a loué les efforts du KSrelief dans ce domaine, soulignant que ses « diverses initiatives humanitaires, à travers le monde, sont toujours accompagnées d’opérations médiatique et de communication des plus professionnelles », dans le but de mettre « en évidence le rôle de premier plan du Royaume d’Arabie saoudite et de son sage leadership pour tendre la main à ceux dans le besoin, quelles que soient leurs appartenances religieuse et ethnique. »

Pour sa part, le porte-parole officiel du KSrelief, le Dr Samer bin Abdullah Al-Jutili, a expliqué, dans son intervention, le concept de « communication pour le développement », « approche de communication participative centrée sur l’atteinte des résultats souhaités » et qui cherche « à tirer le meilleur parti de l’impact et de la durabilité des initiatives de développement. »

Il a ajouté que ce concept, « qui est central dans le rôle de soutien des médias au travail humanitaire, se concentre sur la ‘communication persuasive’, cherchant à influencer la société avec ses organisations et ses individus, afin de parvenir à un développement communautaire global. »

Abordant le processus de planification de la communication pour le développement, Al-Jatili a fait noter que ce processus comprend plusieurs axes, « y compris l’identification des parties prenantes, la construction du plan de communication, en plus de la formation de groupes de travail et la création de groupes de discussion, le développement de la coopération et des partenariats locaux. »

Il a exhorté les praticiens à adopter « la communication pour le développement pour couvrir l’impact de manière professionnelle tout en se concentrant sur les histoires humaines. »

À son tour, le directeur exécutif de l’Agence de presse des Émirats (WAM), le Dr Jamal bin Nasser Al-Suwaider, a appelé au lancement d’initiatives dans le cadre de l’UNA « pour améliorer les efforts conjoints des agences de presse membres dans le domaine des questions humanitaires et mettre en évidence les efforts des pays de l’OCI à cet égard. »

Au cours de son intervention, le directeur de l’Agence nationale de presse du Mali, Moussa Diarra, a abordé des aspects du travail des agences de presse dans le domaine des médias humanitaires, indiquant que « les agences pourraient contribuer à sensibiliser et à mobiliser un soutien financier et des dons pour atténuer les crises humanitaires, ainsi qu’à donner des alertes précoces. »

Le directeur de l’Agence de presse de Djibouti, le Dr Abdul Razzaq Ali Diranah, a souligné le rôle central des médias dans l’amélioration de la participation de la communauté dans la gestion des crises humanitaires.

Son homologue, le directeur général de l’Agence de presse camerounaise (CAP), Baba Wamé, a passé en revue un aspect de l’utilisation des médias au Cameroun et en Afrique de l’Ouest pour la couverture des crises humanitaires dans la région, notant que ce « traitement a joué un rôle important dans l’atténuation de ces crises. »

Pour sa part, le directeur adjoint de l’Agence de presse pakistanaise, Iqbal Madthar, a souligné la nécessité pour les médias de renforcer leur coopération avec les organisations internationales de secours, indiquant qu’ « en travaillant en étroite collaboration avec des institutions telles que le KSrelief, nous pouvons nous assurer en tant que médias que notre couverture est non seulement précise, mais aussi conforme aux faits sur le terrain. »

Quant au directeur général de l’Agence de presse tchadienne, Khalil Mohamed Ibrahim, il a abordé certains défis auxquels sont confrontées les agences de presse dans la région du Sahel africain « afin de jouer un rôle actif dans le domaine du soutien humanitaire ».

Il a souligné, à cet égard, l’absence de capacités, le manque d’espace d’information pour les contenus humanitaires, en plus de la faiblesse de la coordination avec les organisations internationales travaillant dans le domaine humanitaire.

MD (AMAP)