Administration territoriale et Décentralisation : Les axes prioritaires, selon le ministre 

Le ministre a indiqué que le personnel militaire, avec le feu vert du ministère de la Défense et des Anciens combattants, remplace les administrateurs civils pour assurer la présence de l’Etat

Par Namory KOUYATE

Bamako, 17 mai (AMAP) Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga a eu les mots justes, lundi, pour répondre aux nombreuses questions de nos deux confrères, Ibrahim Traoré de l’ORTM et Ousmane Mohamed Touré du journal Le Poing.

Invité de l’émission «Mali kura taasira» de la Télévision nationale, le colonel Maiga, dans un entretien qui a duré plus d’une demi-heure (37 minutes pour être précis),  a abordé plusieurs sujets dont le retour de l’Administration sur toute l’étendue du territoire, le processus de réorganisation territoriale, la question de l’état civil, la décentralisation.  

Selon le ministre en charge de l’Administration du territoire, « le département travaille dans la sérénité et le moral est au beau fixe pour satisfaire les usagers de l’administration avec abnégation et acharnement ». « Le département, a-t-il assuré, se porte très bien, en termes de réalisations et de projets d’envergure ».

Evoquant le retour de l’administration, le ministre porte-parole du gouvernement a expliqué deux éléments clés de ce secteur. Le premier, c’est le traumatisme collectif vécu par le Mali, à savoir le contrôle de 70% du territoire national par des groupes terroristes appuyés par des groupes séparatistes en 2012. « Cela a engendré un véritable choc et un ébranlement des piliers de l’Etat. Le second élément, c’est la désaffection d’une partie de la population pour l’Etat », a dit le colonel Abdoulaye Maïga. Selon lui, cet état de fait a facilité le départ de l’administration.

Conformément à la vision du chef de l’Etat, le premier responsable du département en charge de l’Administration territoriale affirme que la satisfaction des préoccupations des Maliens doit être au cœur de l’action gouvernementale. Ainsi, des mesures ont été prises comme la  reconquête «des cœurs et des  esprits des Maliens»,  le redéploiement  des membres du corps préfectoral civil dans les zones relativement plus sécurisées, la réhabilitation des infrastructures détruites, notamment les bureaux.

Concernant les endroits censés être des milieux d’insécurité, le ministre a indiqué que le personnel militaire, avec le feu vert du ministère de la Défense et des Anciens combattants, remplace les administrateurs civils pour assurer la présence de l’Etat. « Mais, avant, tout déploiement, les militaires commis d’office pour ces postes suivront un programme de formation accélérée pour maîtriser le travail des préfets et sous-préfets », a précisé le colonel Maiga. 

Aujourd’hui, le ministre  se réjouit que tous les postes de gouverneurs soient pourvus et seul un poste de préfet est vacant (soit 99% d’occupation). Toutefois, il révèle que 66 postes de sous-préfets, sur un total de 330 demeurent vacants (soit 80% d’occupation). 

Dans le cadre de ce retour, le ministre en charge de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a dit que les autorités de la Transition accordent une grande importance à l’amélioration des conditions de travail et de vie des représentants de l’Etat. A cet effet, une loi de programmation sera bientôt adoptée. Il est prévu, grâce à l’Agence de gestion du fonds d’accès universel (AGEFAU), de moderniser le réseau de communication de la représentation de l’Etat en y déployant un système de communication sécurisé, permettant la connexion Internet et la géolocalisation.

DE LA CARTE BIOMETRIQUE A LA CARTE D’ELECTEUR – S’agissant du processus de la réorganisation territoriale, le colonel Abdoulaye Maïga a rappelé qu’avec l’adoption de la loi n°2012-017 du 2 mai 2012, portant création de circonscriptions administratives en République du Mali, les régions sont passées de 8 à 19. Le processus de réorganisation administrative continue avec les avants projets concernant les collectivités territoriales. Ainsi, plusieurs textes ont été relus dont le Code des collectivités territoriales, la loi déterminant les conditions de la libre administration des collectivités territoriales, la loi portant statut particulier du District de Bamako et les textes relatifs aux conditions de nomination des représentants de l’Etat dans le District de Bamako.

Les questions de délivrance de l’état civil, notamment le Numéro d’identification nationale (Nina), ont été également au cœur des échanges. Abdoulaye Maïga a indiqué que la carte Nina a été suspendue au profit de la carte d’identité biométrique qui servira de carte d’électeurs. Il a précisé, aussi, que la fiche descriptive est suffisante pour effectuer les formalités administratives.

Parmi les grandes réalisations de la Transition, le ministre Maïga a cité, entre autres, les 223 infrastructures de santé qui ont coûté plus de 3 milliards de Fcfa, les 856 infrastructures scolaires pour un montant de plus de 10 milliards de Fcfa, les 277 projets dans le secteur de l’eau pour un budget de plus de 3 milliards de Fcfa.

NK/MD (AMAP)