Adama Namankoro Fomba porté en terre lundi

Dioïla, 14 janv (AMAP) Les obsèques de l’artiste, Adama Namankoro Fomba, décédé samedi ont eu lieu, lundi 13 janvier 2025, au quartier ATTbougou, à Dioila, aux environs de 14 heures, en présence d’une foule composée d’hommes de culture, politiques, parents, amis et de représentants de l’administration étaient présents pour lui rendre un dernier hommage.

Ousmane Fomba, frère du défunt, a dit avoir perdu « un homme sociable, généreux et aimable avec tous. » Moussa Samaké dit Pala, un ancien collaborateur se souvient d’avoir hébergé Adama Namankoro Fomba dit « Nama » durant quatre ans. C’était la belle époque de l’Orchestre Banico Jazz. « Namankoro a donné le meilleur de lui-même », a affirmé Samaké. « Au retour d’Adama à Dioïla, il y a quelques années, l’orchestre ne jouait plus. Le défunt est le septième membre du Banico Jazz qui nous a quitté », a indiqué dit Moussa Samaké.

Quant au directeur régional de la culture à Dioïla, Monzon Traoré, il a affirmé que « la culture malienne vient de perdre un homme talentueux qui a su faire danser et rire beaucoup de personnes à travers ses mélodies. »

Le représentant du gouverneur de Dioïla, Aly Telly, conseiller aux Affaires économiques et financières, a présenté ses condoléances à la famille endeuillée « au nom des plus hautes autorités du Mali. »

Adama Namankoro Fomba est né en 1949 à Tiendo, un village à 7 km de la capitale régionale, Dioila. Son père, Drissa et sa mère Kadiatou Coulibaly, avec leur unique enfant, Adama Namankoro Fomba, vivaient comme tout autre paysan de la contrée. Une vie si dure et misérable qui a poussé Namankoro a vouloir chercher une autre voie, contre la volonté de son père qui ne comptait que sur son garçon pour cultiver son champ.

À l’âge de 33 ans, Adama intègre le Banico Jazz, un Orchestre réputé du Banico, contre la volonté de son père. En 1978, Adama est sélectionné pour la Biennale artistique et culturelle par la Région de Koulikoro qui s’est taillé la deuxième place, une première.

En 1980, l’artiste entame sa première tournée. Adama Namankoro fomba a évolué avec l’Écho Jazz de la Haute Volta, (actuel Burkina Faso) durant quatre ans. En Côte d’Ivoire, il a également travaillé avec TTBA Jazz, formation réputée à l’époque. Cette intégration fût facilitée par une certaine Sitan Fofana. De retour au bercail, Fomba se retrouve avec le Rail Band avec lequel il sillonne beaucoup de villes françaises.

Adama Namankoro Fomba a, à son actif quatre Albums composés de plusieurs chansons retraçant sa vie, son parcours difficile et qui dénoncent les maux de la société.  A son actif, entre autres, « Kolondjougou Yiri », « Marybougou » (tiré d’une vraie histoire selon Adama lui-même), « Allah an démé », « Mariam », « Tilé guana » (sa chanson préfèrée nous a-t-il confirmé de son vivant), « Yéréfagasou », « Niangara Foly », « Dougoudié », « Bittard Trans », « Konian magni », « Yiriba bido » (fin de vie d’une personne importante) et bien d’autres titres.

Adama Namankoro Fomba a fait un Accident vasculaire cerebral (AVC) depuis quelques années. Diminué par la maladie, l’âge et un certain dénuement, presque sans soutien, il se déplaçait difficilement.

Le chanteur s’est effondré samedi dernier, vers 15 heures, chez lui à ATTbougou. Une heure après, les médecins du Centre de santé de référence (CSF) de Dioïla annonçaient son décès.

Après la prière mortuaire, Adama Namankoro Fomba qui aimait qu’on l’appelle « Nama », a été conduit en sa dernière demeure. Il se repose à côté de sa mère au cimetière de Nematoulaye, laissant derrière lui une veuve, six enfants et des milliers admirateurs.

Dors en paix, « Nama. »

DF/MD (AMAP)