Par Massa SIDIBÉ
Bamako, 21 sept (AMAP) La Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a lancé au Mali un ultimatum qui expire mardi. L’organisation sous-régionale demande, en effet, au pays de désigner, cette date, un président et un Premier ministre civils pour diriger la Transition, faute de quoi, elle imposera un embargo total.
Question : le Mali échappera-t-il aux sanctions brandies par les dirigeants de la CEDEAO ? Dès qu’ils ont pris connaissance des conclusions de cette réunion sur la situation au Mali, tenue mardi dernier, à Accra, la capitale ghanéenne, nos compatriotes n’arrêtent pas de se poser cette question et tout le monde retient son souffle, en attendant de trouver une réponse.
Lors de la rencontre d’Accra, les présidents de l’organisation communautaire ont, pourtant, lâché du lest sur la durée de la transition. Ils ont accepté que la transition puisse durer 18 mois, au lieu d’un an, comme prévu par les textes de la CEDEAO. L’urgence de trouver une réponse à ce qui est posé comme une condition sine qua non à la levée des sanctions qui frappent le Mali, depuis la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta, a été vite perçue par le président et l’ensemble du Comité national pour le salut du peuple (CNSP). Ainsi, dès la fin du sommet d’Accra, le colonel Assimi Goïta a assuré qu’une fois retourné au Mali, il engagera des consultations.
Les nouvelles autorités ont dû se résoudre à donner une suite aux injonctions de la CEDEAO, après avoir échoué à faire adopter les conclusions sur la Transition issues des travaux de la concertation nationale. Conscients que le temps n’est pas leur allié, les membres du CNSP ont enclenché, dès mercredi, le processus de constitution du Collège devant désigner le président et le Premier ministre de la Transition.
Le porte-parole du CNSP, le colonel major, Ismaël Wagué, qui a annoncé l’information, s’est contenté d’indiquer que ce Collège sera composé de militaires, de représentants de la société civile et d’autres sensibilités de la Nation. Mettant toutes les options sur la table quant au profil des futurs dirigeants de la Transition, le colonel major Wagué a tenu à préciser que les militaires au pouvoir suivront la décision du Collège qui est désormais à l’œuvre. Pour indiquer la voie, cet organe, a expliqué le porte-parole du CNSP, prendra en compte les conclusions de la concertation nationale et la position de la communauté internationale. Mais jusqu’à dimanche, la composition du Collège n’était pas connue.
Selon nos sources, plusieurs rencontres ont eu lieu ces derniers jours entre le CNSP et différents acteurs sociopolitiques, en vue de la nomination du président et du Premier ministre de la Transition.
Parmi les délégations reçues par le CNSP, au camp Soundiata Keïta de Kati, indiquent les mêmes sources, figure le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Les deux parties auraient eu plusieurs rencontres. Si rien n’a filtré de ces rencontres, on sait, en revanche, qu’elles se sont déroulées dans une bonne ambiance qui incite à l’optimisme quant à la suite des événements.
Dans tous les cas, le temps presse puisqu’il ne reste plus que quelques heures avant l’expiration de l’ultimatum fixé par la CEDEAO et tout le monde doit mettre l’intérêt du Mali au dessus de tout, en évitant au pays un embargo total dont les conséquences pourraient aggraver une situation pour le moins très tendue.
MS/MD (AMAP)