De nos reporters et correspondants
Bamako, 07 nov (AMAP) Depuis de la crise d’hydrocarbures, imposée à notre pays, il faut admettre que Bamako n’a été autant ravitaillée en produits pétroliers que ce week-end. D’où la disponibilité du carburant dans de nombreuses stations-service où nous nous sommes rendus
Sur quatorze points de vente de carburant dans certains quartiers des Communes III et IV, sept servent du carburant. Mieux, nous avons constaté moins d’attroupement dans certaines stations- service. Comme pour confirmer la disponibilité du liquide tant précieux, ce vendredi 07 novembre à Bamako.
La joie se reflétait sur les visages, sur des motos, une centaine de jeunes garçons et filles se côtoient, à coup de plaisanteries et taquineries, ils tiennent le rang, se suivent en deux files sur la descente de la côte au quartier Samè, en Commune III du District de Bamako, sur la route de Kati.
Ces files continuent jusqu’à la station-service au flanc de la colline, contigüe au bar appelé Peid de colline. Dans cette station Yara, un cordon de sécurité, bien établi et formé d’agents de police et de jeunes portant des gilets roses, les pompistes servent du gasoil depuis 11 heures du matin. Et le service de l’essence a commencé à 14 heures, à notre passage.
DES FILES FLUIDES – « Aucun incident. Tout le monde est discipliné et suit notre dispositif de sécurité », dit le sergent de police Coulibaly, en maintien d’ordre avec d’autres collègues. Selon Issa Dembélé, président de la jeunesse du quartier de Samè, depuis le début de la crise du carburant, les membres sont déployés à cette station, chaque fois que le carburant disponible. Ces jeunes en gilets rose aident les policiers à maintenir l’ordre et faciliter en même temps la fluidité de la distribution.
Et oui ! A croire que « Résilience est malienne. » Du moins, c’est ce que nous avons constaté lors de notre reportage. A la station- service SOMAYAF, au terrain de foot de la Commune III, où le ravitaillement est en cours, des populations ne sont pas stressées. « Nous n’allons jamais céder à n’importe quelle crise. Nous supportons la crise énergétique, plutôt de l’électricité … et nous resterons à jamais dernière ces autorités de Transition…», nous lance gaillardement Moussa Traoré, de son véhicule dans une file de plus de 500 mètres jusqu’à la pompe.
Ici, aussi pas de tohu-bohu. Tout le monde respecte le cordon de sécurité. En tout cas pas de bousculade dans la station.
La station Total non loin du monument Hippopotame (Maliba), le service avait commencé à notre arrivée. Le rang n’est pas aussi long comme celui de la première station que nous avons visitée. Mais la joie se lit sur les visages car chacun est confiant de ne pas passer une nuit blanche pour se faire servir du carburant.
PAS D’ATTROUPEMENT – Non loin, à l’ex- usine IMACI, deux stations-service, SOMAYAF et SHELL, fonctionnent normalement. Pas d’attroupement. « C’est une question de patience. C’est vrai que nous avons souffert mais, nous sommes contents aujourd’hui », se réjoui Bintou Sissoko, très proche de la pompe à la SOMAYAF. Non loin, Aichata Diakité est sereine. « Toute difficulté a une fin », lâche-t-elle, philosophe.
Sur le même trajet, en direction du quartier de Lafiabougou, deux points de vente sont opérationnels. SHELL, non loin du monument Éléphant (Samaba), où il y a moins de personnes dans la file. Le service est en cours. C’est toujours la même consigne de sécurité qui est de mise. Pas de couac. Tous la respectent.
Vers le monument Cabral, à Lafiabougou, la queue est un peu longue, avons-nous constaté Par contre, de Yara Oil (au tournant de Bacodjicoroni-Golf) à Total (Djicoroni), aucune station en service ni de file de voitures !
OUELESSEBOUGOU RETROUVE SON SOUFFLE – La distribution de carburant connaît une nette évolution ce vendredi dans la ville de Ouélessébougou, à 80 kilomètres au sud de Bamako. Sur la dizaine de stations-service que compte la localité, quatre dont la Station SOTRAKA, les Stations KDF 1 et KDF 2 et la Station Dièna sont actuellement en mesure de distribuer de l’essence et du gasoil. Cette évolution de la situation a considérablement réduit l’affluence des véhicules et les attroupements habituels dans les routes principales ces derniers jours, grâce aussi à la bonne collaboration entre le Conseil communal de la jeunesse (CCJ) de Ouélessébougou et les forces de l’ordre.
Cependant, la ville a retrouvé une mobilité notable ce vendredi, jour de grand marché. Malgré la disponibilité limitée du carburant, l’activité économique a repris permettant aux habitants de Djitoumou de vaquer à leurs occupations commerciales et sociales. Cette accalmie, bien que temporaire, est un soulagement pour une population qui espère une normalisation rapide de l’approvisionnement.
Le contraste est frappant à Niono, dans le Centre du Mali : aucune station se ne dispose de carburant pour la vente. La crise du carburant, ici, aurait pu compromettre la campagne agricole (fauchage, transport, décorticage). Mais, avec l’ingéniosité des populations, un palliatif est trouvé. C’est l’huile de consommation désormais (les 05 litres et 20 litres) qui fait fonctionner les moteurs diesel.
A Niafunke (Nord), où il n’y a pas pas de station service, juste des vendeurs ambulants, le prix du carburant n’a pas connu un grand changement. Le litre d’essence est à 1 200, 1 250 fcfa par endroit et le gasoil 800 à 900 fcfa, selon les lieux de vente.
Jusque là, les vendeurs n’ont pas signalé de crise malgré la forte demande due à la période de la campagne agricole où le riz en épiaison réclame plus d’eau donc plus de pompage au niveau des périmètres rizicoles
OD/AC/AC/MS/SM/MD (AMAP)


