Agriculture : La Charte nationale des banques de gènes et de semences communautaires au Mali soumise à adoption

Bamako, 6 nov (AMAP) Les responsables du Projet « portefeuilles variétaux pour la résilience des communautés du Sahel (PV-RCS) ont organisé, jeudi, au Centre de recherche agronomique de Sotuba, l’atelier de validation de la Charte des banques de gènes et de semences communautaires au Mali afin d’harmoniser les pratiques de gestion et de valorisation des ressources phytogénétiques locales.

La coordinatrice du projet, Dr Safiatou Sangaré, a expliqué que le PV-RCS vise à proposer des solutions durables d’amélioration des systèmes de culture et des systèmes semenciers « afin de contribuer à la sécurité alimentaire dans l’espace de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). » « Ces trois pays, fortement touchés par les effets néfastes des changements climatiques, voient leurs systèmes agricoles, pilier de leur économie, affectés par la variabilité climatique, la dégradation des terres et la perte de biodiversité », a-t-elle dit,

Selon elle, « dans ces contextes, les systèmes semenciers formels ne prennent que marginalement en compte les variétés locales qui représentent, pourtant, plus de 80% des semences utilisées par les agriculteurs ». « Ces variétés locales recèlent une diversité génétique précieuse et une forte résilience face aux conditions agro-climatiques difficiles », a fait savoir Dr Safiatou Sangaré.

« Le projet PV-RCS adopte une démarche participative et holistique fondée sur l’étude et la caractérisation de la diversité du germoplasme local, la collecte des écotypes des espèces cibles, la sélection variétale participative, la production et la conservation de semences communautaires. » « Mais, aussi, la valorisation des savoirs paysans y compris ceux des femmes dans la gestion et la conservation des ressources phytogénétiques », a souligné la coordinatrice. Avant d’ajouter que l’un des résultats attendus du projet est la mise en place et la pérennisation des banques de gènes communautaires, « instruments clés pour la conservation in situ des ressources génétiques locales. »

« Cet atelier marque une étape décisive dans notre engagement collectif pour la préservation durable des ressources génétiques, essentielles à la sécurité alimentaire et au développement agricole de notre Région », a expliqué Mme Traoré Fatoumata Coulibaly, conseiller technique chargée du genre au ministère de l’Agriculture.

« Depuis plusieurs années, nos systèmes de production agricole sont confrontés à de profonds bouleversements dont la variabilité climatique, la dégradation des terres, et la perte progressive de biodiversité fragilisant la base même de notre sécurité alimentaire », a-t-elle alerté.

Selon elle, « pour y remédier, les banques de gènes constituent la mémoire biologique de nos terroirs et offrent des solutions concrètes pour renforcer la résilience de nos systèmes agricoles ».

Mme Traoré a invité les participants « à examiner attentivement le contenu de ce projet de Charte, à y apporter des appréciations et recommandations afin que le document final soit consensuel, opérationnel et durable. »

ST/MD (AMAP)