Lancement du concept « Rencontres PME-Banques » pour faciliter l’accès au financement des Petites et moyennes entreprises (PME) maliennes

Bamako, 22 oct (AMAP) Le concept « Les Rencontres PME-Banques » a été officiellement lancé, mercredi, à Bamako, en vue de favoriser un rapprochement entre les Petites et moyennes entreprises (PME) maliennes et les institutions financières, d’améliorer l’accès au financement et de stimuler la création d’emplois, a constaté l’AMAP sur place.

Financé par l’ambassade du Royaume des Pays-Bas au Mali et porté par le cabinet NextP Consulting, ce programme « ambitieux vise à créer un espace de dialogue structuré entre les PME et les banques, pour surmonter la méfiance mutuelle et aligner l’offre et la demande en matière de financement. »

L’événement a réuni une centaine d’acteurs de l’écosystème dont des représentants de banques, d’institutions de microfinance, de structures d’appui aux PME, d’incubateurs et de cabinets de conseil.

La deuxième secrétaire de l’ambassade des Pays-Bas, Hannah Zevenbergen, en charge de l’emploi des jeunes, du développement du secteur privé et des affaires humanitaires, a souligné l’importance de ce projet : « Ce programme a un objectif simple mais, ambitieux : créer un espace de compréhension mutuelle entre les institutions financières et les PME, afin de mieux aligner l’offre et la demande en matière de financement. »

« Il s’agit d’écouter, de dialoguer et, surtout, d’apprendre les uns des autres. Nous savons que les PME sont les moteurs de la croissance économique et de la création d’emplois à valeur ajoutée. », a-t-il ajouté.

« Toutefois, leur développement est souvent entravé par un accès limité au financement. De l’autre côté, les banques font face à des défis dans l’évaluation des risques liés aux PME. D’où l’importance d’un dialogue structuré et constructif », a expliqué Hannah Zevenbergen.

Selon le consultant principal de NextP Consulting, Hamidou Dicko, « les PME peinent à accéder aux financements en raison d’une méconnaissance réciproque. » « D’une part, les PME ne comprennent pas bien les offres de financement des banques, les procédures et les conditions. D’autre part, les banques ont du mal à bien comprendre les réalités des PME. »

« Il y a une sorte de méfiance entre les deux, et c’est un manque à gagner pour l’écosystème, surtout face au défi du chômage des jeunes que les PME pourraient absorber si elles accédaient plus facilement au financement », a expliqué M. Dicko.

Le programme prévoit l’organisation de dix sessions mensuelles, de novembre 2025 à août 2026. À chaque rencontre, une dizaine de PME seront sélectionnées sur des critères (comme un chiffre d’affaires minimum initialement fixé à 20 millions de FCFA mais, potentiellement, abaissé à 10 millions suite aux recommandations des participants), et une ou deux institutions financières (banques ou microfinances) présenteront leurs offres, conditions et procédures.

Au total, une centaine de PME bénéficieront de contacts directs et 50 d’entre elles recevront un accompagnement individuel pour renforcer leur structuration administrative, organisationnelle et financière, afin de mieux répondre aux exigences bancaires.

Sidi Sidibé, représentant de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Mali (APBF Mali) et de la Banque atlantique, a insisté sur le rôle éducatif de l’initiative : « Cette rencontre va permettre aux entreprises de comprendre les mécanismes de fonctionnement des banques et les conditions pour être éligibles à un crédit. Les banques accompagnent déjà les PME mais, l’informel reste un handicap majeur. Nous profitons de cette initiative pour encourager les entreprises à se formaliser, tandis que les banques créent des services dédiés aux PME et TPE, avec des produits adaptés », a expliqué Sidi Sidibé.

Les initiateurs soulignent que ce programme s’inscrit dans un engagement plus large pour soutenir l’écosystème entrepreneurial malien, en vue d’un développement inclusif et résilient. Bien que n’étant pas une solution miracle à tous les problèmes de financement, il est perçu comme un élan pour renforcer la communication et la confiance entre les acteurs.

OS/MD (AMAP)