Bamako, 31 juil (AMAP) La 1ère édition du Salon malien de l’architecture et de la construction (SAMAC) s’est ouvert, jeudi, sous le thème : « Habitat durable, culture et innovation : Approche architecturale du développement durable au Mali » et va se dérouler jusqu’au dimanche 3 août 2025, au Centre international de conférences de Bamako (CICB), a constaté l’AMAP.
Le ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat des Domaines, de l’Aménagement du territoire et de la population, dont le ministre Imirane Abdoulaye Touré a déclaré ouvert l’évènement, organise ce salon, en partenariat avec l’Ordre des Architectes du Mali,
Le salon est composé de plus de 30 stands de représentants des services et entreprises dans le domaine de l’habitat au Mali et de la sous-région, notamment du Burkina Faso, du Niger. Environs 2 000 visiteurs sont attendus. Pendant, quatre jours des panélistes venus, notamment, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Maroc, du Bénin et du Mali, développeront des thématiques sur « Le rôle des architectes dans la transition écologique : entre responsabilités sociales et exigences professionnelles », « Cartographie des enjeux de durabilité dans l’architecture au Mali », « Bâtir avec peu, bâtir intelligemment : quelles pratiques locales d’optimisation des ressources ? »
Le ministre a, lors de son intervention à l’ouverture, expliqué que « c’est un événement novateur, un moment charnière mais, surtout, une invitation à réfléchir, à proposer et à construire ensemble. » « Un lieu de rendez-vous du donner et du recevoir pour que continue de s’affirmer notre continent dans cet autre domaine aux enjeux existentiels et aux défis multiples et multiformes. », a-t-il dit.
Il a rappelé que le thème choisi va au-delà des mots. « Il est une déclaration de responsabilité, un appel à réinventer nos pratiques et, surtout, à remettre l’architecture au cœur du développement territorial et humain ».
Selon Imirane Abdoulaye Touré « il est le reflet d’une urgence, la synthèse d’un combat et l’appel d’une vision, celle de bâtir un Mali résilient, enraciné et innovant, porté par ses talents, sa culture et sa sagesse », paraphrasant Cheikh Anta Diop, qui a dit qu’« un peuple sans mémoire architecturale est un peuple sans abri pour son identité. »
Selon le ministre Touré « l’architecture ne se limite plus à bâtir, elle doit désormais s’’ancrer dans les réalités climatiques du Sahel, réconcilier modernité et patrimoine culturel africain, promouvoir une esthétique enracinée et une fonctionnalité durable, offrir des solutions inclusives aux plus vulnérables. »

Le ministre Imirane Abdoulaye Touré : « Trop souvent, nos villes perdent leur âme, copiées sur des modèles étrangers »
Le chef du département en charge de l’Habitat a également souligné que nous sommes interpellés par les défis de l’habitat accessible et digne, celui de l’adaptation aux crises climatiques et celui culturel et social.
« Trop souvent, nos villes perdent leur âme, copiées sur des modèles étrangers. Il est temps de reconstruire une architecture qui nous ressemble, une architecture qui intègre toutes les couches de la société, des jeunes aux personnes en situation de handicap, en passant par les déplacés climatiques », a lancé le ministre Touré.
« Face à ces défis, la coopération régionale est une clef », a-t-il dit. A ce propos, le chef du département de l’Habitat a dit : « Ce Salon doit être le terreau d’un réseau sahélien de l’architecture durable, un espace d’échange, d’innovation et d’harmonisation des bonnes pratiques. »
Après l’ouverture, le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat du Niger, Abdoulkadri Amadou Daouda, a procédé à la coupure du ruban. Le Burkina Faso et le Niger sont les pays invités d’honneur de ce salon. Après cette étape, le ministre Touré, son homologue du Niger et certains membres du gouvernement du Mali ont visité les stands. « Cette rencontre a une dimension panafricaine. Je pense que beaucoup de projets et d’ambitions peuvent immerger », a espéré le ministre nigérien.
Quant à Adama Kouanda, directeur commercial du Centre de gestion des Cités (structure étatique burkinabè, il a souligné : « Nous sommes un pays invité d’honneur de ce salon. Nous avons pris un stand pour exposer nos produits » Appréciant l’initiative de l’Etat du Mali, il l’a qualifiée de « retrouvailles » et d’opportunité d’échange d’idées, qui replacent l’architecture au cœur du développement durable.
ST/MD (AMAP)