
Le ministère de l’Energie et de l’Eau va lancer à Soutoucoulé un projet pour la construction de trois châteaux d’eau, la réalisation de 10 000 branchements sociaux et la réhabilitation de la station de traitement d’eau potable existante
Kayes, 22 juin (AMAP) Les populations de Kayes (Ouest) ont accueilli avec grand soulagement l’annonce du lancement officiel des travaux du Projet de renforcement de l’alimentation en eau potable et de l’assainissement de leur ville. Ce projet couvrira plus de 350 000 personnes, dont 12 quartiers des Communes de Kayes, Khouloum, Bangassi et Liberté Dembaya.
Le ministre de l’Energie et de l’Eau qui a informé le Conseil des ministres du mercredi 19 juin 2025, se rend, ce samedi, dans la Cité des rails pour présider la cérémonie de lancement à Soutoucoulé, un village de la Commune rurale de Khouloum, dans le Cercle de Kayes.
Selon le communiqué du Conseil des ministres, la réalisation de ce vaste chantier permettra d’améliorer l’accès à l’eau potable, à l’hygiène et l’assainissement dans la ville de Kayes. Pour cela, il y aura la construction de trois châteaux d’eau, la réalisation de 10 000 branchements sociaux et la réhabilitation de la station de traitement d’eau potable existante.
Le projet s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’action du gouvernement (PAG), tel que défini dans son axe 3 : « La satisfaction des besoins fondamentaux de la population ». Le projet AEPA-Kayes est très attendu par les habitants de la 1ère Région administrative du Mali, notamment ceux de la ville de Kayes et environnants. Les populations de la Commune urbaine de Kayes et celles des Communes voisines vivent la corvée l’eau potable, surtout pendant la saison chaude.
Dans la Commune rurale de Khouloum, située à l’est de Kayes N’Di (Commune urbaine de Kayes), la question se pose avec acuité, en dépit des efforts fournis par l’Etat et ses partenaires. Depuis près de trois mois, l’eau du robinet est devenue une denrée rare dans certains secteurs de Soutoucoulé à cause de son débit très lent. Les ménages peuvent passer trois jours ou plus sans une trace d’eau. Dans certaines familles, les gens ne dorment que d’un seul œil car, l’eau du robinet ne coule qu’entre minuit et 5 heures du matin.
Pour satisfaire leurs besoins, certaines familles se rabattent sur les voisines qui disposent d’un château d’eau ou d’un puits afin de remplir des seaux, des bidons de 20 litres. Mais pour avoir l’eau de la Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP), les hommes et leurs enfants, voir même les femmes, en sont réduits à faire la queue aux points d’eau de Kayes
N’Di pendant la journée afin de remplir leurs récipients.
D’autres ménages et même les travailleurs de certains chantiers de construction ont recours aux charretiers, aux « katakatanis » ou tricycles pour se ravitailler. Pendant cette période, les propriétaires et les conducteurs des charrettes et de tricycles se frottent les mains. Ils vendent le contenu d’un bidon de 25 litres à 100 Fcfa. Ainsi, certains ménages peuvent remplir 10 à 20 bidons par jour. Quelques familles constituent des réserves, en remplissant leurs barriques et cuves.
Alors qu’au niveau des points d’eau installés dans les rues et carrefours, l’eau coûte moins chère. A Sidiya (périphérie de Kayes N’Di), Abdoulaye Sidibé gère un point d’eau. Il cède la barrique à 100 Fcfa, 5 bidons à 50 Fcfa. Du côté de Kayesba (rive gauche du fleuve Sénégal), le problème est crucial dans les quartiers de Bencounda (site de l’ancien aéroport) et Niaga-Niaga, puis à Diyalla, Paparah (Commune de Liberté Dembaya).
Le Cercle de Kayes fait également face aux problèmes d’assainissement. Dans certains quartiers de la ville de Kayes et dans certains villages, les habitants sont exposés à plusieurs maladies (diarrhées, hernie, problèmes de reins…) du fait de l’insalubrité et de l’absence d’eau potable.
Ces villages ont recours à l’eau du forage qui contient généralement du calcaire. Les gens n’aiment pas consommer cette eau parce qu’elle peut provoquer des problèmes de santé. Les femmes choisissent de l’utiliser pour la vaisselle et le linge. Faute d’alternative, les ménages sont obligés de la consommer.
En 2023, les autorités régionales choisi le village de Kegnou, dans la Commune de Hawa Dembaya, pour célébrer la Journée mondiale de l’eau. Ce village, situé sur la rive gauche du fleuve Sénégal et à 7 km de Kayes, n’a aucun point d’eau potable. Ses populations sont contraintes de s’approvisionner directement à partir de l’eau du fleuve, sans aucun traitement préalable.
BMS/MD (AMAP)

