Bamako, 5 mai (AMAP) Le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme a accueilli ce mardi deux événements majeurs dans la lutte contre la traite des personnes : la remise officielle du rapport annuel 2024 et la première réunion ordinaire 2025 du Comité national de coordination, témoignant de l’engagement du Mali à éradiquer ce fléau, dans un contexte marqué par des défis structurels et sociaux, indique le ministère de la Justice
Le rapport 2024 dresse un bilan des efforts accomplis : 629 victimes identifiées, 430 enquêtes ouvertes, 36 000 personnes sensibilisées et huit condamnations prononcées. Toutefois, il pointe des obstacles persistants, tels que « le manque de données fiables, l’insuffisance d’outils techniques, le besoin de formations spécialisées et une coordination opérationnelle perfectible. La porosité des frontières et une certaine tolérance sociale aggravent la situation. »
Le ministre de la Justice, Mamoudou Kassogué, a salué les progrès tout en appelant à une mobilisation accrue. « La traite des personnes est une réalité enracinée. Nous devons renforcer nos instruments juridiques et institutionnels pour y mettre fin », a-t-il déclaré.
Il a annoncé que deux projets de lois, sur la traite des personnes et le trafic illicite de migrants, sont en cours d’adoption, tandis que le nouveau Code pénal, désormais en vigueur] s’accompagne d’un plan de formation pour les acteurs judiciaires et sécuritaires. L’assistance aux victimes constitue un axe prioritaire de la stratégie nationale.
« Nous adoptons une approche holistique, intégrant un accompagnement psychologique, une aide juridique et une réinsertion socio-économique », a précisé le ministre.
Cette vision est portée par la présidente du Comité national, Oumou Elkaïrou Niaré Samaké, récemment distinguée par le Département d’État américain comme « Héros de la lutte contre la traite ».
« Son leadership est une source d’inspiration pour nous tous », a ajouté M. Kassogué, exhortant les autorités locales, leaders communautaires, religieux, société civile et médias à s’engager pleinement.
OS/MD (AMAP)


