Mandiakuy, 20 avr (AMAP) Dans le cercle de Mandiakuy, peuplé majoritairement de Bwa, Dafing et Minianka, l’agriculture demeure le pilier économique et social. Si les cultures vivrières comme le maïs, le petit mil, le sorgho et le fonio assurent la subsistance, ce sont les cultures de rente, notamment le coton, l’arachide et le sésame, qui génèrent les principaux revenus. Les produits de cueillette tels que le karité, le néré, le baobab ou encore le tamarin complètent les ressources des communautés.
Dans les Communes de Mandiakuy, Manfouné, Diora et Sanekuy, la culture du coton prédomine, avec Diora comme zone cotonnière de référence. « Le coton est cultivé ici depuis l’époque coloniale », affirme Bèdougou Dabou, chef de village de Diora, âgé de plus de 70 ans.
Solomane Daou, président de l’Union des producteurs, souligne son importance : « Le coton permet l’accès à des engrais subventionnés, assure l’autosuffisance alimentaire et constitue un facteur incontournable du développement socio-économique. »
Les producteurs comme Dobè Koné de Diora, Adama Zazou Goita et Émile Dabou de Béni-Bokuy se distinguent par leurs performances, occupant les premières places du tableau d’honneur en termes de production.
Cependant, des défis persistent sous la forme d’obstacles structurels et climatiques. Malgré son rôle central, la filière cotonnière fait face à de nombreuses difficultés. Émile Dabou, octogénaire de Béni-Bokuy, déplore les retards de paiement : « Autrefois, le paiement se faisait sur place. Aujourd’hui, les Associations villageoises (AV) et les Coopératives de producteurs de coton (CPC) causent des retards chroniques. »
Kassoum Coumaré, un autre producteur, pointe des problèmes plus larges : « Les saisons des pluies raccourcissent, les sols s’appauvrissent, les intrants coûtent cher et les prix du coton sont instables. » À cela s’ajoute l’impact des parasites, notamment les jassides, responsables des maigres récoltes des deux dernières années.
Malgré ces contraintes, les agriculteurs de Mandiakuy continuent de s’appuyer sur le coton et les autres cultures pour faire vivre leurs familles et dynamiser l’économie locale. Leur engagement témoigne d’une résilience face aux aléas climatiques et économiques, dans un cercle où l’agriculture reste bien plus qu’une activité : un mode de vie.
JD/OS/MD (AMAP)